Les pays en développement vont tenter d'obtenir des garanties pour un commerce équitable lors d'une réunion ministérielle regroupant près de 30 pays, jeudi et vendredi prochains, à Mombasa (Kenya) dans le cadre des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Lors d'une conférence de presse, hier, à Nairobi, ils ont indiqué que la rencontre de Mombasa avait pour but de combler le fossé entre pays riches et pays pauvres avant une importante réunion ministérielle prévue en décembre à Hong Kong. Les pays en développement veulent “arriver à des choses concrètes, à des engagements précis, avec des dates précises” de la part des pays riches sur les questions sensibles de l'agriculture et du développement, a indiqué le ministre kényan du Commerce, Mukhisa Kituyi. Il a également appelé à “plus de considérations humaines dans les règles du commerce mondial”. “Pour les pays en développement et en particulier pour l'Afrique, le commerce, c'est la vie”, a renchéri son homologue rwandais, Nshuti Paul Manesser, qui va présenter en fin de semaine les demandes et propositions des pays en développement à la réunion. “Nous disons que cela ne peut pas continuer ainsi, le temps est venu d'avoir un commerce équitable”, a-t-il souligné. La réunion de Mombasa intervient un an après une session informelle des pourparlers de l'OMC, également à Mombasa. Les 148 pays membres de l'OMC ont exprimé l'espoir de parvenir avant la fin de l'année à un accord sur toutes les modalités du cycle de libéralisation commerciale lancé à Doha (Qatar) fin 2001. Mais un accord n'a pas été possible pour l'instant, en raison de profondes divergences Nord-Sud, particulièrement sur la question des subventions agricoles. L'Union européenne cherche, notamment à obtenir en échange des concessions en matière agricole que les pays en développement ouvrent davantage leur marché aux produits industriels et aux services.