Pour le syndicat, le suivi est de l'ordre de 80%, alors que le ministère de l'Education a avancé le chiffre de 25%. La décision d'annuler l'appel à la journée de protestation du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), prononcée avant-hier par la chambre administrative de la cour d'Alger, a apparemment joué en faveur de ce syndicat. Plusieurs wilayas comme Annaba, Oran, Boumerdès, Tizi Ouzou et Béjaïa ont suivi massivement le mot d'ordre du Cnapest en refusant de rejoindre hier les classes. Dans la capitale, la situation était plus mitigée, poussant une minorité d'enseignants à dispenser normalement leurs cours ; le reste des professeurs était partagé entre le refus de rejoindre la salle des cours et celui de donner les cours, même en marquant leur présence dans les classes. Pour des enseignants adhérents au Conseil des lycées d'Alger (CLA), “un prof qui rejoint sa classe est donc en poste de travail et n‘a pas répondu à la consigne donnée”. Selon Redouane Osmane, numéro un du CLA, la position de son syndicat “est forte” dans la capitale. N'empêche, il reconnaîtra que des enseignants ont adhéré à la journée de protestation en réaction à la menace brandie par le ministère de tutelle, lequel ministère a rappelé lundi qu'il “sera tenu d'appliquer les dispositions prévues par la loi, en cas de non-respect de cette décision de justice”. Les représentants du Cnapest ont planché pour un taux de suivi de l'arrêt de travail situé entre 84 et 86%. Dans quelques lycées d'Alger, tels que le lycée Amara-Rachid, les enseignants ayant suivi massivement le mouvement de protestation ont signé une pétition pour exprimer leur adhésion aux revendications salariales, au statut particulier et de la retraite anticipée. Des revendications réclamées pour la plupart par le CLA. Pourtant, M. Osmane a été clair hier en déclarant que son organisation n'a pas suivi l'action du Cnapest parce qu'elle “n'a pas été consultée” par le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. Une telle déclaration a été partagée par bon nombre d'enseignants contactés, qui ont néanmoins refusé de faire cours afin de “manifester (leur) inquiétude par rapport à la décision de justice et aux menaces de la tutelle”. “Le gouvernement et le ministère de l'Education en particulier sont en train de piétiner les libertés syndicales et le droit de grève en profitant de la division qui règne entre les syndicats du secteur”, a fait remarquer un des professeurs. Pour sa part, Rezig Mohamed, membre du bureau du Cnapest d'Alger, qui nous a joints par téléphone, a dénoncé “les entraves administratives dont sont victimes les enseignants, ainsi que les poursuites judiciaires”. Il a, par ailleurs, réitéré la revendication principale de son syndicat, à savoir l'augmentation des salaires à hauteur de 10% ainsi que la retraite après seulement 25 ans de service. Du côté du ministère de l'Education, on estime que le taux de suivi ne dépasse pas les 25% à l'échelle nationale. À L'exception de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Bordj Bou-Arréridj. S'agissant des responsables du Cnapest qui ont appelé à la grève, ils seront poursuivis en pénal, a indiqué un responsable du ministère qui a expliqué que les primes de rendement collectif ne seront pas octroyées aux professeurs grévistes. H. A.