La “défection” du coordinateur national du Cnapest n'a pas eu d'effet majeur sur le suivi du débrayage. La grève des enseignants du secondaire, décidée par la Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et la Coordination des lycées d'Alger (CLA) a été largement suivie, hier, dans toutes les régions du pays. La sortie inattendue du premier responsable du Cnapest se démarquant du maintien du mot d'ordre de grève lancé pour les 5 et 6 de ce mois n'a pas eu l'effet escompté. Au contraire, le premier responsable de cette organisation a eu droit à des reproches de la part de la majorité des cadres de la coordination qui ont qualifié sa sortie “d'incompréhensible et d'antidémocratique, vu que c'est le conseil national, organe suprême de l'organisation, qui est habilité à prendre une telle décision”. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, fief du premier responsable du Cnapest, la grève des lycées a été largement suivie. Pour la journée d'hier, “elle a été observée à plus de 90%”, confirme M. Dali, coordinateur de cette organisation dans cette wilaya. Des responsables du Cnapest annoncent un taux de plus de 80% à l'échelle nationale. Le coordinateur du CLA, Redouane Osmane, qui confirme ce chiffre, annonce pour sa part un taux de 87% dans la wilaya d'Alger. Hier, dans la matinée, les lycéens déambulaient devant leur établissement et n'ont pas pu suivre leurs cours dans la majorité des wilayas du pays. Ils ont été renvoyés de leur établissement scolaire qui ont, pour la plupart, fermé les portes. “Nos professeurs ont raison dans la mesure où ils sont sous-payés et mal considérés dans la société alors que ce sont eux qui transmettent le savoir. Je veux être professeur demain alors je les soutiens pour que je puisse exercer ce noble métier dans des conditions adéquates”, remarque un élève du lycée Kheireddine et Aroudj-Barberousse à Alger. Un autre reprend pour contredire son ami : “Je ferai n'importe quel métier sauf exercer comme professeur dans des conditions pareilles”, argue-t-il. Ce mouvement de protestation risque de prendre de l'ampleur si les pouvoirs publics ne montrent pas une concrète volonté à répondre aux revendications des professeurs et risque de “pénaliser” comme à chaque fois les élèves, c'est du moins le reproche qui est toujours brandi par la tutelle et les parents d'élèves. Par ailleurs, une guerre des chiffres s'est déclarée, hier, entre ces deux syndicats et le ministère, à travers ses différentes directions d'éducation de wilaya qui donnent une moyenne de 40% de suivi. À l'exemple de la wilaya de Constantine où la direction de l'éducation annonce un chiffre de 29% alors que le Cnapest avance le chiffre de 80%. C'est le cas aussi de la wilaya de Sétif où le syndicat donne 90% alors que les représentants de la tutelle avancent le chiffre de 40%. Dans le Sud du pays, les enseignants de la wilaya de Béchar ont été nombreux à suivre le mot d'ordre de grève. Communiqué du ministère de l'Education nationale Le ministère de l'éducation nationale rappelle aux enseignants de l'enseignement secondaire, qui ont observé un arrêt de travail les journées du mardi 5 et mercredi 6 octobre 2004, qu'ils feront l'objet d'une retenue sur salaire conformément à la réglementation en vigueur. Le ministère de l'éducation nationale attire l'attention, conformément à la circulaire ministérielle diffusée en date du 2 octobre 2004, que les absences qui seraient constatées, durant la journée du jeudi 7 octobre 2004, feront également l'objet d'une retenue cumulée sur salaire qui inclura la journée du vendredi 8 octobre 2004, outre l'application des autres dispositions prévues par la législation en vigueur. M. B.