Les "pirates" de la plage de la Caroube ramasseraient indûment un pactole dépassant les 150 millions de centimes par mois. Profitant de l'absence d'un port de plaisance à hauteur des eaux intérieures de la plage la Caroube d'Annaba, et surtout du manque de vigilance de la police maritime, un groupe composé de 4 individus a entrepris de louer les lieux à son compte exclusif et de manière systématique à tous les propriétaires d'embarcation qui souhaitent s'y amarrer. Cette situation scandaleuse, qui a prévalu durant pratiquement toute la saison estivale est dénoncée par les riverains et par certains plaisanciers, lesquels s'étonnent qu'elle n'ait pas suscité une quelconque réaction de la part des autorités locales compétentes. Ces mêmes témoins indiquent que ces corsaires d'un nouveau genre ne se sont pas gênés pour délimiter, comme bon leur a semblé, le golfe de ladite plage avec des bouées de balisage avant d'en faire payer l'entrée et le stationnement. Les exploitants de ce parking singulier ont poussé l'outrecuidance jusqu'à autoriser, comme si les lieux leur appartiennent en toute propriété, les yachts, hors bords et autres jet-skis à amarrer jusqu'à même le sable, en bord de plage, provoquant la gêne des baigneurs. "Les familles qui fréquentaient assidûment cette plage pour la beauté de son site et la qualité de ses eaux de baignade ont dû fuir les lieux à cause du danger que représentent ces embarcations. Les exploitants illicites de la plage en question sont des repris de justice craints de tout le monde ici. Ces hors-la-loi ont réussi, avec la complicité de certains pontes, à imposer ce port d'attache qu'ils ont réservé aux engins motorisés de luxe", s'indigne un riverain. Des habitants au fait de ce qui se passe dans cet espace maritime affirment que les quatre malfrats se sont arrogé le droit d'y accueillir un très grand nombre de bâteaux. Le tarif de la mise en rade d'un bateau varie entre 200 et 400 dinars par jour. Selon ces mêmes sources, une quarantaine d'embarcations au moins viendraient jeter l'ancre à l'intérieur du golfe chaque fin de journée. Ainsi, les "pirates de la plage de la Caroube" ramasseraient indûment un pactole dépassant les 150 millions de centimes par mois. Cette forme de racket n'est pas sans rappeler celui imposé par des individus sans scrupule à tous les secteurs d'activités. "Nous sommes en contact quasi permanent avec une catégorie de gens qui imposent leur diktat partout, allant du simple marché de quartier, au grand commerce toutes activités confondues. Pour ces marginaux toutes les occasions sont propices pour exploiter les voies impénétrables de l'informel", confie en guise de commentaire un professeur universitaire. B. BADIS