L'absence de délimitation des zones de baignade pose de sérieux problèmes de sécurité sur les plages de Tipasa où les propriétaires de jet-skis empiètent allègrement sur l'espace des baigneurs. La saison estivale 2005 a été, encore une fois, marquée par un accident qui a causé la mort d'une fillette heurtée par un jet-ski. La présence des ces engins sur les plages de Tipasa ne semble pas déranger outre mesure les surveillants de baignade qui, interpellés à plusieurs reprises par des estivants, expliquent que ce problème n'est pas de leur compétence. Interrogés sur l'absence de balises délimitant la zone de baignade et les couloirs destinés au passage des embarcations et autres engins nautiques, les agents de la Protection civile indiqueront que cela ne relève pas de leur compétence mais plutôt de celle des APC qui doivent installer des "corps morts" servant d'ancrage à leurs filets et autres bouées et ballons flottants marquant ainsi la zone limite réservée aux baigneurs, sans mettre en danger leur vie. Ce balisage, complètement disparu des rivages ces dernières années, est quelquefois à l'origine d'empiètement des propriétaires de bateaux et autres jet-skis qui n'hésitent parfois pas à amarrer leur engin carrément au milieu des baigneurs, comme cela a été constaté récemment au niveau des complexes touristiques de Tipasa. Le contrôle en mer étant du ressort des gardes-côtes, un de leurs représentants, au niveau du port de Cherchell, a précisé que leur mission consistait au contrôle des permis de conduire, de l'autorisation de circuler, qui sont obligatoires, ainsi que la disponibilité de gilets de sauvetage à bord de l'embarcation. Quant à la question de la présence de ces engins dans la zone de baignade, selon ce responsable, elle pourrait être réglée définitivement si cette zone était balisée et bien mise en évidence. Cela permettrait aux surveillants de la Protection civile et aux éléments des gardes-côtes, d'intervenir. Selon cet interlocuteur, la réglementation fixant les prescriptions spéciales de la navigation et de l'inspection des engins flottants nautiques à moteur, pratiquant une navigation de plaisance et de loisirs, est claire puisque définie dans l'arrêté ministériel numéro 666 du 13 juillet 2003. Celui-ci stipule clairement que la conduite d'un jet-ski nécessite un permis de conduire de bateaux de plaisance catégorie A et l'engin, précisera-t-il, doit faire l'objet d'une immatriculation et disposer de tous les papiers au moment de sa mise en circulation et quand celui-ci est en instance de transit. S'agissant de la zone de navigation, elle doit se situer à 100 m à partir de l'espace réservé à la baignade et ne doit pas dépasser les 5 miles avec une vitesse ne dépassant pas les 10 à 12 km/heure. Le vice-président de l'APC de Tipasa, interrogé sur l'absence de délimitation des zones de baignade au Chenoua et à Matarès entre autres, expliquera que cette tâche est, selon lui, du ressort des agents de la Protection civile. En attendant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation relative à la gestion des plages, qui se fera à l'avenir sur la base d'un cahier des charges clair et précis, les vacanciers devront patienter et souhaiter que ces jeunes conducteurs de jet-ski en mal de sensations fortes comprennent que leurs engins sont loin d'être des "joujoux" mais peuvent provoquer des blessures graves et même entraîner la mort. R. R./APS