Le projet de suppression de la retraite anticipée continue d'envenimer les relations entre le gouvernement et les syndicats. Douze syndicats autonomes, dont notamment ceux de l'éducation, de la santé, de la formation professionnelle, de l'administration et de Sonelgaz ont décidé d'une action de protestation, une grève les 17 et 18 octobre prochain, renouvelable les 24 et 25 du même mois. Selon le secrétaire général du Satef, joint hier, l'Intersyndicale a décidé, comme première mesure, d'observer deux jours de grève renouvelable, pour demander au gouvernement de surseoir à l'application de la décision d'annulation de la retraite anticipée. L'Intersyndicale revendique aussi, selon la même source, d'être associée à la confection du projet de révision du code du travail. Cette décision de recourir à la grève se veut "une première mesure de riposte immédiate", a affirmé notre interlocuteur, qui considère qu'"après une évaluation qui en sera faite les 18 et 25 octobre prochain, l'Intersyndicale pourra aller à une radicalisation du mouvement. Tout dépend de la réponse du gouvernement". Un préavis de grève sera déposé au plus tard le 9 octobre par chacun des 12 syndicats (10 présents et 2 absents mais qui cautionnent la démarche). À titre d'exemple, dans le secteur de l'éducation, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a décidé de recourir à une grève nationale totale, dont la date a été fixée par le bureau national, pour exiger entre autres, le maintien de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. Dans le communiqué sanctionnant la session extraordinaire du conseil national du syndicat, tenue le 23 septembre dernier à M'sila, l'Unpef n'a pas manqué de relever et de dénoncer "la saignée provoquée dans le secteur, tous grades confondus, par la décision de la tripartite entérinée par le Conseil des ministres, portant annulation de la retraite anticipée". Néanmoins, il réclame le maintien du départ à la retraite et sans condition d'âge, afin de permettre aux travailleurs concernés d'opter pour "un départ à la retraite sans pression psychologique". Dans sa plateforme de revendications, l'Unpef insiste particulièrement sur "la protection du pouvoir d'achat érodé par l'inflation et l'augmentation des salaires, afin d'assurer une vie décente aux fonctionnaires et travailleurs, plus spécialement les catégories vulnérables parmi les corps communs et les ouvriers professionnels". Autre revendication : "La nécessité de définir les responsabilités dans le processus de fabrication des manuels scolaires, de la conception à l'impression." Le syndicat déclare également son "refus de la marginalisation des syndicats autonomes des différents secteurs de la tripartite". Pour sa part, le Snapap a appelé à une marche le 27 septembre prochain à Béjaïa, afin de réclamer le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la réintégration de tous les syndicalistes arrêtés arbitrairement, l'amélioration du pouvoir d'achat et le maintien du système de retraite anticipée. Amar RAFA