Les dix-sept syndicalistes autonomes annoncent une grève nationale de deux jours pour exprimer leur rejet de la suppression de la retraite anticipée, décidée par le gouvernement lors de la dernière tripartite. L'intersyndicale a décidé d'organiser cette grève «technique de deux jours renouvelables» les 17 et 18 octobre, suivie par une autre grève les 24 et 25 du même mois. Cette action se veut comme une réponse des travailleurs après le refus du Premier ministre de donner suite à la demande d'audience déposée depuis plus de deux mois par leurs syndicats représentatifs. Ces derniers, issus des secteurs de l'éducation, de la santé, de la poste, de l'administration publique et des affaires religieuses, entre autres, se sont réunis hier au siège du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) à Kouba. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a confirmé hier au Temps d'Algérie que «tous les syndicats participants ont convenu d'organiser la grève les 17 et 18 octobre pour exprimer notre refus de la décision du gouvernement de maintenir l'examen de l'avant-projet de révision du code du travail et la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge». «A travers cette grève, nous exposerons nos revendications et nous mettrons en garde contre les conséquences des décisions qui toucheront le pouvoir d'achat des citoyens», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur explique que les syndicats regroupés veulent être associés à toutes les décisions qui concernent l'avenir des travailleurs. «Nous demandons aussi notre consultation dans l'élaboration de l'avant-projet du code du travail», déclare Boudiba. De son côté, Lyes Merabet, président du Syndicat national autonome des praticiens de la santé publique (Snpsp), nous a confié que «la décision d'observer une grève nationale renouvelable est venue suite à un débat de toutes les parties réunies ce matin (hier, Ndlr)». A Merabet d'ajouter : «Nous avons abordé les mesures à même de pallier la révision de la loi modifiant et complétant la loi du 2 juillet 1983 relative à la retraite.» Il faut dire que la décision prise par l'intersyndicale est d'autant plus attendue puisqu'elle avait déjà menacé d'une rentrée sociale «chaude» et appelé le gouvernement à revoir sa copie en ce qui concerne un «acquis des travailleurs qui ne devait pas être remis en cause». Hélas, l'Exécutif n'a pas entendu d'une bonne oreille les appels des syndicats et a maintenu sa décision. Abdelmalek Sellal l'a confirmé à deux reprises, estimant qu'«il n'est pas question de faire marche arrière quant à une retraite fixe à 60 ans», arguant au passage les difficultés financières de la CNR, et laissant le suspense et le flou entourer l'exception concernant «les métiers pénibles». Un argument que les syndicats ne digèrent pas, soutenant que «ce n'est pas aux travailleurs de payer les conséquences de la crise».