Les membres de l'Association des parents de victimes et des blessés du 5 Octobre 1988 (AVO 1988), de la wilaya de Béjaïa, ont décidé de frapper fort, en décidant d'une marche à Alger. En effet, ils appellent les chômeurs, les paysans, les travailleurs, les fonctionnaires, les retraités, les étudiants et les enseignants à rejoindre leur marche de l'espoir, qui aura lieu le 5 octobre prochain dans la capitale. La déclaration-appel, transmise à la presse, a été également envoyée par courrier recommandé aux partis politiques de l'opposition et ceux participant au gouvernement. Les membres de l'AVO 88 expliquent dans leur communiqué que "nous devons, tous ensemble, nous mobiliser pour refuser de cautionner toutes les élections, présidentielles, législatives et locales, unilatéralement décidées par le pouvoir et faire admettre la nécessité d'asseoir une démocratie parlementaire". Ils interpellent ainsi les partis politiques, indépendamment de leur position vis-à-vis du 4e mandat et qui seraient éventuellement intéressés par les prochaines joutes électorales, à déterminer le sort à réserver à leurs revendications restées sans suite depuis plus de 28 longues années. En l'occurrence, ils réclament un statut de victimes de la répression à ceux tombés sous les balles assassines, la revalorisation des pensions, jugées dérisoires que les pouvoirs publics avaient attribuées aux victimes ainsi qu'aux ayants droit et, enfin, la reconnaissance officielle de la journée du 5 Octobre 1988 d'autant que le pouvoir politique, lui-même, avait opposé cette date à ses détracteurs de l'intérieur et de l'extérieur, notamment depuis que le vent de révolte a soufflé avec ce que l'on a appelé le "printemps arabe". Le président de l'AVO 1988, Abdelaziz Yahoui, a rappelé, hier encore, lors de son passage au bureau, que tous les hommes politiques, qui ont eu à assumer ou non des responsabilités, avaient été interpellés par ses soins. Aucun, qu'il soit du pouvoir ou de l'opposition, ne peut dire qu'il n'a pas été interpellé lors de son passage à Béjaïa ou qu'il n'ait pas été destinataire de dossiers. En témoignent notamment les échanges épistolaires entre l'association et les hautes autorités du pays. À rappeler que des militants politiques et des membres de la société civile avaient réclamé une enquête indépendante sur les événements d'Octobre 1988 d'autant que le pouvoir politique avait cru utile de se réclamer de cet héritage dans le sillage du "printemps arabe". Ces acteurs avaient expliqué qu'il fallait s'atteler au plus urgent : sauvegarder les acquis d'Octobre 1988, qui sont aujourd'hui, selon eux, "en train d'être remis en cause". Ils appréhendaient une remise en cause du multipartisme, voire du plurisyndicalisme, avait-on prévenu. M. Ouyougoute