Revitaliser le commerce intra-africain au moment où les échanges entre pays africains ne représentent que 10% du total des échanges du continent avec le reste du monde alors que le commerce intrarégional représente 70% en Europe, 50% en Asie et 22 % en Amérique latine. C'est là l'un des objectifs assignés au Forum africain d'investissements et d'affaires qu'abritera, durant trois jours (3 au 5 décembre prochain), le Centre international de conférences d'Alger. Cette grande manifestation économique continentale réunira près de 3 000 participants, entre représentants d'entreprise, d'institutions et de médias, selon les organisateurs qui ont retenu, pour la circonstance, un slogan au message fort éloquent, à savoir "travailler ensemble pour réussir ensemble". L'idée est donc d'enclencher un débat devant aboutir à mettre en place un plan d'action pour l'intensification du commerce intra-africain et sa stimulation. Les organisateurs, réunis autour d'un comité inter-sectoriel placé sous l'autorité du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et dans lequel le Forum des chefs d'entreprise (FCE) est largement impliqué, veulent se donner les moyens de réussir un évènement économique grandiose en présence de tous les acteurs de la vie économique continentale, en l'occurrence les gouvernements, les entreprises publiques et privées et les consommateurs. Pour s'ériger en force économique apte à contribuer de façon décisive à l'émergence du continent, les entreprises africaines ont, d'abord et avant tout, besoin de se déployer sur l'immense marché africain. Or, selon le document de présentation de l'évènement, les échanges intra-africains ne représentent, actuellement, que 10% du total des échanges du continent avec le reste du monde. Beaucoup de travail reste donc à faire afin d'améliorer les relations et les échanges entre pays africains qui sont, pour le moment, plus attirés par la coopération avec d'autres régions du globe. L'intégration économique du continent demeure une tâche difficile à mener en l'état actuel des choses. Il est nécessaire aujourd'hui de fixer des objectifs à atteindre et de commencer à mettre en place les bases d'un développement de l'investissement et du déploiement des partenariats entre entreprises africaines qui doivent, selon les organisateurs du Forum, "conjuguer leurs talents afin de réduire progressivement la dépendance de notre continent pour ce qui est des technologies et des savoir-faire". Concernant le déroulement du forum lui-même, il est à noter qu'en plus des discussions thématiques, il y est prévu un salon des investissements et d'exportation qui se tiendra en parallèle afin de faire valoir les potentialités des entreprises africaines et leurs capacités à intégrer les économies africaines et mondiales. Les ateliers tendront donc à identifier les énormes potentialités du continent africain et la façon de renforcer les liens entre les secteurs économiques africains en vue d'accroître les opportunités d'affaires, à renforcer les cadres et espaces de concertation et de coopération entre les entreprises africaines, à mettre en place une plate-forme public-privé unique et à étoffer les conditions pour la réalisation de partenariats gagnant-gagnant. Hamid Saïdani