Abdelkader Bensalah a défendu la révision du code de la famille, tandis que Amar Saïdani a insisté sur le caractère historique de la session. La session parlementaire de printemps est déclarée officiellement ouverte, depuis hier. Dans la matinée, le président de l'Assemblée nationale, Amar Saïdani, puis dans l'après-midi, son homologue du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, se sont étalés, dans leur discours, sur les vingt-et-un projets de textes (dont onze émanent du département de la Justice), inscrits à l'ordre du jour de la présente session. Si Amar Saïdani a fait complètement l'impasse sur l'ordonnance portant révision du code de la famille et celle relative à l'amendement du code de la nationalité, son homologue au Sénat s'est longuement étalé sur ces deux textes, qui consacrent, de son avis, les droits de la femme. “La disposition (tutorat matrimonial), qui suscitait l'appréhension de certains milieux, a été précisée en préservant les droits de la femme et l'équilibre de la famille”. Il semblerait, en effet, que l'article, codifiant les conditions de mariage de la femme, a été formulé, dans la mouture finale de l'ordonnance présidentielle, de telle manière à permettre à la femme majeure de conclure son contrat de mariage de pleine autorité, mais en présence d'un wali de son choix. Une nuance qui serait en faveur des algériennes, sans fâcher outre mesure les islamo-conservateurs. Abdelkader Bensalah a estimé, en outre, que les nouvelles dispositions proposées au code de la nationalité, aplaniront les difficultés générées par les mariages mixtes et rendront surtout justice aux enfants nés de cette union. Jusqu'alors, une algérienne, mariée à un étranger, n'avait pas le droit de transmettre sa citoyenneté à sa progéniture. Le président du Conseil de la nation, qui a été chargé par le président Bouteflika de remettre ses invitations au Sommet arabe à seize chefs d'état arabes, dont le souverain marocain Mohammed VI et le président syrien Bachar El-Assad, n'a pas manqué de marquer l'importance capitale que revêt cet événement qui aura lieu à Alger les 21 et 22 mars prochains. “En vertu des thèmes très sensibles qu'il aura à traiter (…), nous pensons que ce sommet amorcera un tournant décisif dans l'histoire du monde arabe… ”. Le président de l'Assemblée populaire nationale a soutenu, pour sa part, que “les efforts de dynamisation de la Ligue arabe et la révision sous-jacente de sa Charte sont devenus, au regard précisément de l'actualité et des récents évènements dans la région arabe, d'une nécessité impérieuse”. Il sera, néanmoins, très prolixe à porter au nu les projets du premier magistrat du pays, la réconciliation nationale et l'amnistie générale, en première ligne. Au-delà, il s'est dit heureux de procéder au cérémonial de l'ouverture d'une session parlementaire qui “préfigure la consécration de quelques-unes parmi les plus grandes réformes engagées par son Excellence le président de la République en application du programme sur lequel s'est massivement prononcé le peuple algérien au soir du 8 avril 2004”. Amar Saïdani a énuméré quelques projets de textes, qui seront soumis à l'approbation des parlementaires durant les quatre mois à venir. Il n'a pas cité, étrangement, les ordonnances portant révision du code de la famille et de celui de la nationalité. Il a, par contre, défendu mordicus le projet de loi sur les hydrocarbures. Il a conclu son allocution en exhortant les députés à avaliser, sans remous, les projets de loi soumis à leur appréciation. “Sans rien devoir sacrifier de la liberté du député à s'exprimer et défendre ses points de vue en toute circonstance (…), l'idée est de tout faire en amont pour que le contenu des textes législatifs tienne compte des évolutions mondiales et reflète avec pertinence les intérêts présents et futurs de la nation…”. S. H.