Selon un dernier bilan arrêté au 2 octobre 2016, le nombre d'arrivées de réfugiés et de migrants en Europe a dépassé la barre des 320 500, dont 302 976 ont traversé la mer. Au moins 4 655 personnes ont été secourues hier au large des côtes italiennes, mais aussi libyennes, dans 33 opérations de sauvetage, ont affirmé les gardes-côtes italiens, alors que 28 autres personnes ont péri près de la Sicile. Les opérations avaient commencé le mardi, durant lequel près de 1 200 réfugiés et migrants ont pu être sauvés d'une mort certaine, grâce à l'intervention de la marine italienne, aidée par son homologue irlandaise et les navires de l'opération européenne Frontex. Des bateaux commerciaux ont aussi servi pour secourir des dizaines de personnes qui étaient entassées dans de petites barques de fortune, ont rapporté les mêmes sources. Ce chiffre s'ajoute ainsi aux 6 000 autres candidats désespérés à la traversée de la Méditerranée, également sauvés par la Marine italienne. À l'approche de la saison hivernale, le flux de départs de Libye vers l'Europe augmente et avec lui le nombre de morts en Méditerranée. Depuis le premier janvier, pas moins de 3 502 morts et disaprus ont été enregistrés par l'Organisation internationale de migrations (OIM), d'après son dernier rapport rendu public fin septembre dernier. Ce rapport se base sur les chiffres fournis par les pays de la côté sud de la Méditerranée (Espagne, Italie et Grèce surtout). D'après ce rapport, dont le bilan avait été arrêté au 28 septembre 2016, "302 486 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par la mer en 2016, principalement en Grèce et en Italie", lit-on sur le site de l'organisation onusienne, soulignant que "quelque 166 610 personnes sont arrivées en Grèce et 132 044 en Italie en 2016". Le taux d'arrivée a baissé en 2016, comparativement à la même période de l'année précédente, selon le même document. "Le nombre total d'arrivées via la Méditerranée à la fin septembre en 2015 s'élevait à 518 181, soit près de 60% de plus" qu'en 2016. Les chiffres de 2015 s'expliquent surtout par l'important flux de réfugiés syriens qui fuient la guerre dans leur pays. "Toutefois, le nombre de décès est considérablement plus élevé en 2016 qu'en 2015", précise l'OIM. "Cette année (2016, ndlr), 3 502 hommes, femmes et enfants se sont noyés ou ont disparu en mer lors de naufrages au large de l'Egypte, de la Libye, de la Grèce, de l'Italie, de la Turquie, du Maroc et de l'Espagne. En 2015, à cette date, ils étaient 2 926", lit-on encore sur le site de cette organisation. Sur le site de l'OIM Europe, le nombre d'arrivées, arrêté au 2 octobre 2016, est de 320 533, dont 302 976 via la mer et 17 557 par voie terrestre. La majorité des réfugiés et migrants enregistrés en Italie sont d'origine africaine (Nigeria, Erythrée, Guinée, Côte-d'Ivoire et Somalie), tandis qu'en Grèce la majorité des réfugiés et des migrants est constituée de Syriens, de Pakistanais, d'Irakiens, d'Afghans et aussi d'Algériens. Lyès Menacer