Les citoyens de la localité de Thameur, située à 6 km du chef-lieu de la wilaya de Bouira, ont fermé, hier, pendant près de trois heures, la RN5, et ce, pour protester, une nouvelle fois, contre la dégradation de leur cadre de vie et revendiquer par la même occasion, l'attribution d'un quota de logements sociaux au profit des demandeurs de logement de leur village. Ainsi, aux environs de 7h du matin, plusieurs dizaines de manifestants ont barricadé la route à l'aide de pneus enflammés et autres troncs d'arbres, dans le but d'interpeller les pouvoirs publics pour accélérer l'opération de distribution de ces logements tant attendus. "Devant le silence des autorités, nous avons une nouvelle fois investi la rue pour crier notre ras-le-bol et attirer l'attention des responsables concernés sur la crise du logement qui touche notre village depuis plusieurs années", affirment-ils. "Cela fait près de 40 ans que notre situation va de mal en pis, sans qu'aucun responsable ne lève le petit doigt", dira un manifestant vert de rage. D'autres estiment "inconcevable" qu'un village comme Thameur, situé dans la proche périphérie de la ville de Bouira, soit autant marginalisé. "Nos revendications datent de plus de 20 ans et n'ont toujours pas trouvé d'écho auprès des différents responsables qui se sont succédé à la tête de l'APC et de la wilaya. Il s'agit entre autres de l'attribution d'aides dans le cadre de l'habitat rural, la réalisation d'un programme de 100 logements sociaux pour le village et enfin de la programmation de la réalisation de logements groupés", réclament-ils. Il est vrai que les citoyens de Thameur vivent dans des bidonvilles où la promiscuité et l'insalubrité règnent en maître des lieux. Ces villageois ont, en guise de voisins, des rats et autres bestioles qui prolifèrent dangereusement et constituent un foyer pour diverses maladies. En plus des logements, les contestataires revendiquent l'amélioration de leurs conditions de vie, à l'instar de l'aménagement urbain, la réfection des routes et la dotation de lignes de transports publics pour leur localité. Pour rappel, avant-hier, ces mêmes citoyens en colère avaient organisé un sit-in devant le siège de la wilaya, afin de dénoncer "le climat d'insécurité", qui règne dans leur village. R. B.