Le gouvernement, l'UGTA et le patronat réunis en tripartite, hier, à la résidence d'Etat El-Mithaq ont convenu de l'élaboration d'un pacte national économique et social qui sera signé à la rentrée sociale prochaine. Les trois parties ont mis sur pied un comité directeur qui se réunira mensuellement “pour suivre et faire progresser ce dossier”. Un autre groupe de travail sera chargé d'élaborer, conjointement, les études et les projections économiques et sociales, et cela durant la période de mars à mai 2005. Le même groupe rédigera le projet de pacte national économique et social durant la période allant de juin à août 2005. Le communiqué de la tripartite rappelle que de 1999 à 2003, “le budget de l'Etat a engagé un total de plus de 2 300 milliards de dinars d'investissement, soit près de 30 milliards de dollars. Pour 2004, cet effort, nous dit-on, aura été de 650 milliards de dinars (9 milliards de dollars). Pour la période 2004 à 2005, l'investissement public sera porté à 50 milliards de dollars”. Mais pour aussi généreuse que soit cette politique, elle ne serait qu'“une illusion passagère si l'ensemble des autres acteurs économiques et sociaux du pays viendraient à ne pas suivre le mouvement”. D'où la nécessité d'un pacte national économique et social. Un document où seront consignés les engagements qui seront pris par les trois partenaires, à savoir les pouvoirs publics, les opérateurs économiques et les travailleurs. Une identification préliminaire des problématiques —que pourrait prendre en charge le pacte— a été débattue. Il s'agit de dégager des réponses à des questionnements fondamentaux, précise-t-on. S'agit-il de ce que doivent faire les entreprises (mise à niveau pour garantir leur pérennité, répondre à l'offre de marché créée par l'Etat, développement des exportations)? Ce qu'elles peuvent demander aux pouvoirs publics (accéder davantage, mais objectivement au crédit, faciliter la mise à niveau, éradiquer l'économie parasitaire)? De ce que peuvent faire les opérateurs économiques nationaux ? Que peut faire l'UGTA (soutien aux mutations, politique salariale qui se conjugue avec la croissance et l'inflation, amélioration de la productivité…)? Autant de questions qui doivent trouver des réponses dans le pacte national économique et social. Le code du travail sera réexaminé, souligne le communiqué de la tripartite. Un groupe de travail a été mis en place “pour offrir d'abord un cadre de débat”. Partant des résultats du débat, le gouvernement élaborera l'avant-projet de texte. Concernant la fiscalité, le gouvernement affirme que l'Etat a beaucoup fait pour les entreprises. Le gouvernement s'est engagé, tout de même, à organiser une rencontre de travail et de concertation entre la direction générale des impôts et les associations patronales. M. R.