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L'inavouable
Publié dans Liberté le 06 - 03 - 2005

Latéfa, arrêtes de faire cette tête ! Tu verras, tout se passera bien. Wahiba serre sa fille contre son cœur, une dernière fois. Leur séparation est pénible. Les tantes et les cousines présentes ne peuvent retenir leurs larmes. Wahiba se marie pour la seconde fois. Elle se séparera, pour la première fois, de sa fille Latéfa. Celle-ci n'a que dix ans, mais elle sait déjà que plus rien ne sera comme avant. Elles ne se verront qu'aux fêtes. Boualem, le nouveau mari, a été très clair sur ce point. Il ne veut pas d'elle, chez-lui, sauf durant les fêtes. Et comme elles se comptent sur les doigts d'une main, l'enfant ne se fait pas d'illusions.
- Tu ne m'oublieras pas, n'est-ce pas ?
- Ma petite fille adorée…
Mais Wahiba ne peut en dire plus, étouffée par l'émotion. Elle n'a pas le choix. Cela fait huit ans qu'elle a été répudiée et la vie qu'elle a menée, depuis, n'a pas été rose. Pour se faire pardonner d'être revenue à la maison avec son bébé, elle a dû se plier aux caprices de ses frères et de ses belles-sœurs. Le destin leur avait donné une bonne à tout faire et comment ne pas en profiter ? Toutes les tâches ingrates lui étaient destinées. Ses parents étaient trop vieux et trop faibles pour pouvoir les prendre à partie. Ils avaient laissé faire jusqu'au jour où un cousin leur a parlé d'un probable mariage. Un villageois avait perdu sa femme et voulait se remarier. Le jour même de la demande, ses frères ont tout fait pour que le prétendant soit refusé, prétextant qu'il était trop vieux, pour leur sœur et que la ribambelle d'enfants qu'elle aurait à sa charge la tuerait. D'après eux, elle pouvait attendre mieux de la vie, même si elle n'a pas encore été généreuse avec elle.
Pour les vieux, il était évident qu'ils ne veulent pas se défaire d'elle pour d'autres raisons que les prétextes évoqués. C'est aussi pourquoi ils ont accepté la demande en mariage et aussi que la fête soit célébrée rapidement. Moins de trois semaines ont passé, depuis, et voilà le jour tant attendu. Un petit cortège, silencieux, attend dehors.
Dans quelques minutes, elle allait partir. Rien qu'en pensant qu'elle n'aurait pas sa fille auprès d'elle et qu'elle allait vivre loin d'elle, de nouvelles larmes mouillent ses yeux.
- Je sais que c'est injuste, dit-elle à sa fille. La vie ne me laisse pas le choix.
- Qu'est-ce que je vais devenir ?
- Pour l'instant, tu resteras avec tes grands-parents, mais si ton père cherche après toi, tu iras vivre avec lui et sa femme. Ce ne pourra pas être pire qu'ici.
- Quand est-ce qu'on sera de nouveau ensemble ? veut savoir Latéfa.
- Maman, tu vas me manquer.
- Tu me manques déjà.
- Wahiba, essuies tes larmes, Boualem va entrer, lui dit une tante, alors que sa mère arrive avec un burnous qu'elle lui ajuste sur les épaules.
Hadja Nouara pousse sa petite fille et essuie les larmes de sa fille, avant de rabattre la longue capuche sur son visage.
Peu de temps après, Boualem fait son entrée. Il ne tardera pas à prendre sa future femme par le bras et la guider, à travers les invités, jusqu'à la sortie, puis à la voiture. Il n'y a eu ni musique ni cris de joie. La famille de Boualem portait encore le deuil.
Latéfa pleure, s'agrippant au bras de sa grand-mère. Cette dernière a le regard triste, mais elle est heureuse et soulagée. Maintenant que Wahiba allait fonder un nouveau foyer, elle pourra mourir tranquille. Quant à Latéfa, elle allait vite s'habituer à son absence. Ce n'est qu'une enfant et sa peine allait tout de même passer.
(À suivre)
A. K.
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