Ce n'est un secret pour personne, l'état des routes dans la wilaya de Bouira est chaotique ! Aucune commune ou daïra n'est épargnée par cette situation des plus déplorables, laquelle va de mal en pis sans que les responsables de la direction des travaux publics, au même titre que ceux des APC, ne prennent leurs responsabilités. Ainsi, d'est en ouest, du nord au sud, les routes de Bouira sont pour la plupart quasi impraticables. Pourtant, depuis 2005, plus de 30 milliards de dinars ont été alloués au secteur des travaux publics de Bouira, mais pour un résultat qui laisse à désirer. Selon un récent rapport de la commission de l'APW, plus de 50% du réseau routier de Bouira devrait faire l'objet d'une complète rénovation, soit plus de 1 500 km. Dans le but d'en savoir plus sur le sujet et de situer les responsabilités de chacun, nous avons interrogé certains P/APC et autres élus, qui ont unanimement insisté sur "la mollesse" des services de la DTP de Bouira. Ainsi, pour un élu de Kadiria, la direction des travaux publics a été alertée à plusieurs reprises concernant la dégradation des routes au niveau de sa circonscription. "Nous avons écrit mille et une correspondances, nous avons tout fait pour prévenir les services concernés de la situation, mais en vain. Nous avons des villages qui sont entièrement coupés du monde. Nous sommes dans l'expectative la plus totale", a-t-il dit. Pour sa part, le maire de Lakhdaria indique que les services de la DTP sont "saisis au quotidien, mais hélas ils tardent à intervenir", a-t-il regretté. Autre facteur qui pourrait expliquer ce désastre routier, celui relatif à la qualité des travaux engagés par certaines entreprises. En effet, et selon certains élus de l'APW de Bouira, notamment ceux qui ont rédigé récemment un tableau des plus noirs sur les routes de la wilaya, ils soulignent le fait que lors de l'obtention de marchés de réalisation de tel ou tel projet de réhabilitation, les entrepreneurs songent déjà à "l'offrir" en sous-traitance à une petite entreprise. "C'est un procédé légal, qui fait travailler les petites entreprises et fait gagner de l'argent aux grandes". Quoi qu'il en soit, il est plus que nécessaire que le département de Boudjemaa Talaï se penche sérieusement sur cette situation, laquelle ne cesse de freiner le développement de la wilaya. R. B.