Un nouveau nourrisson, de sexe féminin, âgé de deux mois, a trouvé la mort, avant-hier à Saïda, 12h, après avoir été vacciné au Pentavalent, le même vaccin reçu par les deux nourrissons décédés fin juillet dernier dans la clinique privée "les Orangers" de Rouiba, et un autre, quelques jours plus tard, à l'hôpital de l'Arba (Blida). C'est donc la quatrième victime en l'espace de seulement quelques mois. Bizarrement, la vaccination de la fillette décédée à Saïda, avec 25 autres bébés, a coïncidé avec la décision du retrait de ce vaccin - importé d'Inde -, prise dans la même journée, soit le lundi 10 octobre, par le comité national des experts de la vaccination. En effet, la vaccination au Pentavalent a été effectuée lundi, dans la matinée, à l'Epsp de Haï Nasr, à Saïda, soit quelques heures avant la tombée du communiqué du ministère qui faisait état de la décision du retrait du vaccin et de la recommandation des experts de changer de fournisseur. "Ce nourrisson a été vacciné, la veille (lundi, ndlr), avec 25 autres bébés, à l'établissement public de santé de proximité de Haï Nasr, à Saïda, sans qu'aucun signe alarmant ne soit apparu immédiatement", a déclaré, à l'APS, le directeur de la santé publique (DSP) de Saïda, Lakhdar Alia. Une déclaration similaire à celle avancée par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, lorsqu'il abordait les deux cas de Rouiba et l'Arba. "Sur les 7 bébés vaccinés à la clinique privée de Rouiba, il y a 2 décédés, et sur les 33 vaccinés à l'hôpital de l'Arba, il y en a un", avait-il regretté. Le DSP de Saïda expliquera, en outre, que "ce ne sont que douze heures après la vaccination du nourrisson que les premiers signes de complications sont apparus, poussant les parents à l'évacuer, dans la nuit de lundi, vers le service infantile de la clinique mère et enfants Hamdane-Bakhta du chef-lieu de wilaya". Devant l'aggravation de son état, l'équipe médicale n'a rien pu faire et le bébé a rendu l'âme vers midi, selon la même source. Comme le veut l'usage, les services hospitaliers ont systématiquement ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de ce décès. Contrairement aux deux décès de Rouiba et de l'Arba, dont les résultats des enquêtes sont tenus encore "top secret" au grand dam des parents des victimes, le procureur de Saïda, apprend-on de source proche du ministère, promet, cette fois-ci, de rendre publics les résultats de l'autopsie "aussitôt connus". Conscient de la psychose que cela peut provoquer chez les parents, en particulier, et la population, en général, mais aussi des réticences des personnels médicaux devant assurer l'acte de vaccination, le ministère est contraint de suspendre l'usage du Pentavalent jusqu'au changement du fournisseur et l'arrivage du produit de substitution. Selon notre source, une consultation restreinte est d'ores et déjà engagée par l'Institut Pasteur d'Algérie et le nouveau fournisseur sera connu dans "les tout prochains jours". Il sera question, cette fois-ci, rassure notre source, "d'un laboratoire de renommée mondiale, vraisemblablement d'Europe". Si le ministère rassure sur le maintien du calendrier national de la vaccination, indispensable pour endiguer nombre d'épidémies, il n'en demeure pas moins que les nouveau-nés et les nourrissons doivent attendre l'arrivée du nouveau produit pour être vaccinés. En ce sens, précise notre source, le ministère prévoit une "opération de rattrapage" pour la vaccination de l'ensemble des concernés, une fois le nouveau produit arrivé. Farid Abdeladim