Bouleversante cette décision du ministère de la Santé qui a ordonné, finalement, le retrait du vaccin Pentavalent destiné aux nourrissons de tous les centres de santé à travers le territoire national, et le retour à l'ancien programme des vaccinations. Pour rappel, le Pentavalent consiste en une formule englobant 5 vaccins, prescrite pour protéger les nouveau-nés de la diphtérie, de la coqueluche, du tétanos, de la poliomyélite et des infections invasives à haemophilus influenzae de type B. Dans un communiqué rendu public, hier, il est relevé que la décision en question intervient après le décès de nourrissons âgés de 4 et 11 mois. Le ministère de la Santé a ouvert une enquête suite au décès de deux nourrissons, dans une clinique privée à Rouiba, après avoir reçu le vaccin Pentavalent. Que faut-il comprendre après cette décision qui intervient dans un cadre de grande polémique ? Si l'on se réfère aux récentes affirmations du même ministère qui assurent que le vaccin utilisé en Algérie et destiné aux nourrissons est «qualifié et homologué par l'OMS», l'opinion publique est en droit d'exiger toute la vérité sur cette affaire aux relents scandaleux. Le communiqué du ministère de la Santé ne le dit pas ouvertement, mais on sait pertinemment qu'on attendait les résultats des analyses toxicologiques, comme le répétait à chaque fois le ministre de la Santé lorsqu'on abordait cette affaire du décès des deux bébés après avoir été vaccinés au Pentavalent. Et il est clair que cette décision de retrait du vaccin en question de tous les centres de santé (en juillet dernier, on avait procédé au retrait provisoire du lot de vaccins dont la dose a été utilisée pour la vaccination de 7 nourrissons dont 2 sont décédés dans une clinique privée à Rouïba), et du retour à l'ancien programme des vaccinations des nourrissons, a été prise en connaissance de cause, soit après avoir obtenu les résultats des analyses. Pour mémoire, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait soutenu que le vaccin Pentavalent n'était pas la cause du décès des deux nourrissons dans une clinique privée à Rouïba (Alger), au début de l'été dernier, et le communiqué dont il est question, qui n'aborde pas cette affaire, ne reconnaît pas ouvertement que le vaccin en question est à l'origine du décès des deux bébés. Mais une question s'impose dès lors : pourquoi alors tirer la sonnette d'alarme et décider le retrait de tous les lots de vaccins Pentavalent à travers tous les centres de santé du pays ?! Notons qu'il y a un véritable cafouillage à la sortie avec ce que dit le Comité national des experts de la vaccination, qui maintient, lui, le nouveau calendrier vaccinal et « recommande » le changement du fournisseur du vaccin Pentavalent, suite au décès des deux nourrissons. « En vertu du principe de précaution et dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire, le ministère a pris la décision de procéder au retrait des lots de vaccins utilisés et de les remplacer par d'autres lots, de manière à assurer la continuité de la vaccination à travers l'ensemble des structures de santé dans les conditions optimales de sécurité », précise la même source. Ajoutant que le vaccin Pentavalent, jusque-là utilisé, doit demeurer en « quarantaine » dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire.