Le président de la République est attendu, lundi, dans la soirée, à l'hôtel El-Aurassi où il présidera une cérémonie à l'honneur des femmes, organisée par Mme Zohra Drif-Bitat, vice-présidente du sénat et grande amie du chef de l'Etat. Abdelaziz Bouteflika y prononcera un discours explicatif des principaux amendements introduits dans le code de la famille, conformément au texte de l'ordonnance qu'il vient de signer. Ce rendez-vous, intervenant à la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme, sera rehaussé par la présence des membres du gouvernement, de parlementaires ainsi que des représentantes du mouvement féminin. Outre le laïus du chef de l'état, des interventions autour de la révision de la loi de 1984 sont au programme. Au lendemain de la diffusion par le conseil des ministres, le 22 février dernier, des principales dispositions de l'ordonnance, une grande polémique est née autour de la tutelle matrimoniale. Plusieurs associations féminines se sont élevées contre son rétablissement, alors que le conseil de gouvernement, tenu à la fin de l'été, avait entériné les pleins droits de la femme à contracter son mariage sans la présence d'un tuteur. Des militantes en faveur de l'abrogation du code de la famille y ont vu une grave concession au courant islamo- conservateur. De leur côté, des ministres femmes, à l'instar de Khalida Toumi, ministre de la culture et sa collègue du département de la famille, se sont attelées à lever les ambiguïtés, en assurant que la tutelle est bel est bien levée. Leur argument étant que la présence du wali est uniquement symbolique. Lors de son discours réservé aux femmes, le président aura l'opportunité de clarifier les choses. Il est à rappeler que ce n'est pas la première fois qu'il s'exprime en direction des femmes à l'occasion du 8 mars. Jusque-là, ses discours ont évolué en dents de scie. L'année dernière, il avait renouvelé sa promesse d'instaurer la légalité entre les hommes et les femmes, telle que stipulée par la loi fondamentale du pays. S. L.