Portée principalement par les secteurs de l'éducation nationale et de la santé publique, la grève de deux jours à laquelle a appelé l'intersyndicale de la fonction publique a enregistré, hier, au second jour, une nette amélioration dans les taux de participation. L'intersyndicale en est satisfaite et elle l'a fait savoir. "Au second jour, le mouvement de grève a connu une forte mobilisation à travers toutes les wilayas du pays. ça a dépassé toutes les attentes." Selon un tableau indicatif du taux de suivi par secteur, publié par l'intersyndicale, la grève a été suivie au niveau du secteur de l'administration par les fonctionnaires des communes à un taux de 70%, dans le secteur de l'enseignement supérieur à 40% et dans celui de l'éducation nationale, tous corps confondus, à hauteur de 76,30%, soit une nette progression par rapport au premier jour où il a été enregistré un taux de 68,76%. Dans le secteur de la santé également, le taux de suivi de la grève a connu une progression pour atteindre 75% (72% au premier jour). Le mot d'ordre de grève a, en outre, été suivi par les vétérinaires à 79% (70% au premier jour), les fonctionnaires de la formation professionnelle à 48%, soit au même taux que le premier jour. Mais, selon l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, Nedjadi Mseguem, la grève a connu des taux de suivi différents d'un secteur à l'autre et que, au premier jour, le taux de suivi dans le secteur de l'éducation a été de juste 21%. Dans son communiqué rendu public, hier, l'intersyndicale a non seulement salué la mobilisation des travailleurs pour la réussite de leur action en imputant au gouvernement l'entière responsabilité du silence et du mépris systématique quant à l'ouverture de négociations comme prévues par la loi, mais a aussi dénoncé "la politique d'intimidation, les menaces et les diverses formes de harcèlement" dont font l'objet les travailleurs. C'est le cas, du secteur de l'éducation, en effet, où le Satef a fait état d'intimidations exercées par certains chefs d'établissement et inspecteurs à l'encontre des enseignants stagiaires, afin de les amener à assurer les cours. En outre, les syndicats qui s'attendaient à l'ouverture du dialogue avec le gouvernement, comme cela avait été promis par deux ministres, en l'occurrence ceux de l'Education et de la Santé, constatent, à leur corps défendant, qu'ils font l'objet de marginalisation. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique, Snpsp, n'a pas encore digéré le fait qu'il n'a pas été destinataire d'une invitation à la réunion du ministre avec les syndicats du secteur, qu'il se voit subir le même traitement de la part de la commission de la santé de l'APN. En effet, après avoir été destinataires d'invitations la veille, le président du syndicat des praticiens de la santé et celui de l'Unpef ont été remplacés à cette séance par des syndicats ayant cautionné la décision du gouvernement de supprimer la retraite anticipée. Un fait grave, selon les concernés, qui y voient la marque d'une politique de marginalisation coordonnée contre eux, et qui, disent-ils, ne restera pas sans réaction de la part de l'intersyndicale. Enfin, après l'hommage rendu à l'ensemble des travailleurs, dans divers secteurs, pour leur prise de conscience et leur engagement syndical, l'intersyndicale leur demande de résister et de se préparer pour la poursuite de la grève, les 24 et 25 octobre 2016. A. R.