Les services de sécurité de la voie publique font pratiquement la chasse à ces transporteurs qui provoquent de graves accidents de la circulation. Les conducteurs de véhicules hippomobiles refont surface, réinvestissant à nouveau les artères de la ville d'Oran, en dépit d'un arrêté de wilaya d'interdiction de ce genre de transport dangereux. Les services de sécurité de la voie publique font pratiquement la chasse à ces transporteurs qui provoquent de graves accidents de la circulation. Selon une source policière, pas moins de 1171 affaires liées au transport hippomobile ont été enregistrées depuis le début de cette année. Les contrevenants à l'arrêté de wilaya ont été tous verbalisés et leur charrettes ont été saisies et mises en fourrière. "Durant cette semaine, nous avons procédé à la saisie de 18 véhicules hippomobiles en milieu urbain et dressé des procès-verbaux à l'encontre de leurs propriétaires", affirme-t-on de même source. Confinées jusqu'ici dans les quartiers populaires de la ville, les véhicules hippomobiles n'hésitent pas à franchir le Rubicon pour se retrouver en plein centre de la ville. "Ce comportement irresponsable renseigne sur l'ampleur de ce phénomène qui gêne la circulation et altère l'esthétique urbanistique des grands boulevards d'Oran", souligne un vieux chauffeur de taxi. Selon lui, les conducteurs des charrettes hippomobiles qui sont originaires d'Es Sénia, Sidi Chahmi, Haï Boudjemâa, Sidi Bachir et Chteibo, cernent d'abord les quartiers populaires avant de dévaler à toute vitesse vers la ville. Pour cet officier de la voie publique, les charretiers se rendent d'abord à El Hamri et M'dina J'dida pour écouler leurs marchandises de fruits et légumes. "Ces deux étapes constituent un parcours invariable pour les hippomobiles qui s'engagent dans les artères du centre ville en passant par les quartiers St Antoine, Santa Monica et enfin Derb". Dans ce genre de transport, les accidents sont quasi quotidiens, traduisant ainsi l'inquiétude des citoyens face à cette situation. Notre interlocuteur a signalé dans ce contexte la saisie de 250 véhicules hippomobiles dont une centaine a provoqué des dégâts matériels et occasionné des blessures plus ou moins graves à des piétons et à des automobilistes. Un constat chiffré fait ressortir une nette progression de ces accidents avec à la clé le décès de deux personnes, dont un conducteur hippomobile. "Les dégâts matériels sont plus fréquents entre les automobilistes et les charretiers qui perdent pratiquement leurs bêtes de somme dans ces accidents assez violents", ajoute-t-on de même source. Depuis le début de l'année, 37 personnes, dont des piétons et des automobilistes, ont été hospitalisés alors que 8 autres ont été gardées en observation. K. REGUIEG-ISSAAD