La réunion des pays voisins de la Libye, qui a eu lieu mercredi à Niamey, s'est terminée par un appel à un véritable dialogue inclusif associant toutes les sensibilités politiques, militaires et tribales libyennes. Les initiatives diplomatiques se sont multipliées ces dernières semaines en vue de sauver le processus politique en Libye de l'impasse. Moins d'une semaine après la réunion des pays voisins de la Libye à Niamey, la Ligue arabe organisera aujourd'hui une nouvelle rencontre tripartite, à laquelle sont conviés l'Union africaine et la mission onusienne à Tripoli, sous la direction du représentant du Secrétaire général de l'ONU en Libye, Martin Kobler. Cette rencontre sera présidée par le SG de l'organisation panarabe, Ahmed Abou El-Gheit. L'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete représentera l'UA à ce rendez-vous tripartite, qui a pour ordre du jour l'examen des moyens à mettre en place pour sortir du statu quo en Libye et trouver un règlement politique à cette crise qui dure depuis cinq ans. "La rencontre se propose d'harmoniser les efforts de la Ligue arabe, de l'UA et de l'ONU visant à encourager le dialogue entre les parties libyennes et mobilise le soutien international et régional nécessaire pour le parachèvement de la mise en œuvre des échéances prévues dans le cadre de l'accord politique libyen", a indiqué l'APS, citant le porte-parole de la Ligue arabe, précisant que cette "réunion tripartite s'inscrivait dans le cadre du suivi des résultats de la réunion ministérielle sur la Libye tenue le 22 septembre, en marge du segment de haut niveau de la présente session de l'AG des Nations unies". Mercredi dernier, à Niamey, les représentants des pays voisins de la Libye ont appelé les parties impliquées dans la crise à aller dans le sens d'un dialogue élargi à toutes les sensibilités pour sauver le pays de la scission et des groupes terroristes qui menacent même la stabilité de toute la sous-région de l'Afrique du Nord et du Sahel. Des médias libyens ont aussi rapporté dimanche et hier que le président du Conseil présidentiel et non pas moins patron du Gouvernement d'union nationale libyen, Fayez Es-Serraj, compte lancer une nouvelle tentative de dialogue avec Khalifa Haftar, le controversé général à la retraité, promu maréchal par le Parlement élu de Tobrouk. Les députés de cette assemblée, conduits par Aqila Salah, n'ont toujours pas voté leur confiance au GNA, sous prétexte que son effectif est pléthorique et que certains termes de l'accord de Skhirat, dont il est issu, ne répondent pas à l'attente des Libyens. Mais plus dangereux encore, cette tentative américano-saoudienne qui serait en voie de lancement pour débloquer le processus politique en Libye, que les médias saoudiens, mais aussi libyens évoquent avec insistance. Des acteurs libyens auraient sollicité la médiation saoudienne pour sortir de l'impasse, selon certaines informations non encore confirmées officiellement par Riyad. De même du côté américain, où l'on préfère pour le moment poursuivre les frappes aériennes contre les positions de l'autoproclamé Etat islamique (Daech) dans ses derniers retranchements à Syrte. Depuis le début de la crise libyenne, l'Arabie Saoudite est restée discrète, préférant sous-traiter son action à l'Egypte et aux Emirats arabes unis, pour contrebalancer l'influence du Qatar qui forme un axe très actif avec la Turquie d'Erdogan. L'axe Abou Dhabi-Riayd-Le Caire a évidemment pour objectif d'affaiblir la branche libyenne de la mouvance des Frères musulmans à Tripoli. Autrement dit, cette lutte d'influence en Libye risque de faire perdurer des blocages politiques qui engagent l'avenir d'un pays entier sur le plan politique et celui de toute une sous-région sur le plan sécuritaire. Ce pourquoi l'Algérie a voulu délivrer un message clair lors de la neuvième réunion de Niamey qui consiste à remettre en selle un processus de paix et de réconciliation auquel seront associées toutes les composantes de la société libyenne. Lyès Menacer