Les représentants des protestataires estiment que les pouvoirs publics ont privilégié les intérêts des deux actionnaires, un Italien et un Algérien. Les 81 travailleurs de l'usine de céramique de Guelma (Eter-Algérie SPA) montent au créneau et dénoncent, cette semaine, la vente aux enchères publiques des équipements de leur unité de production opérée sur décision de justice. Le collectif s'insurge et déplore que son appel de détresse lancé aux autorités compétentes est resté sans écho, en dépit de sa catastrophique situation sociale. Un interlocuteur nous confie : "Nous assistons impuissants à une opération de liquidation planifiée depuis le mois de mars 2016 qui consiste à démanteler plusieurs lots d'équipements de notre usine. C'est une faillite d'un complexe industriel, fleuron de l'économie nationale durant les années 1970 et 1980, qui avait produit les premières porcelaines de la région, et qui faisait la fierté de la wilaya de Guelma !" Cette décision est la suite du feuilleton subi par ce complexe, elle est l'aboutissement du démembrement enregistré ces derniers mois. Les représentants des protestataires estiment que les pouvoirs publics ont privilégié les intérêts des deux actionnaires, un Italien et un Algérien, et ont négligé les intérêts de 81 familles plongées dans le dénuement total. En signe de protestation, un sit-in a été observé par l'ensemble des travailleurs devant l'entrée de l'usine. Ce complexe est confronté depuis des années à d'énormes difficultés financières, et ce, malgré les différentes tentatives de l'Etat pour remédier à cette situation, dont la dernière remonte au mois de novembre 2014. En effet, le gouvernement avait racheté 30% des actifs du complexe qui continua à péricliter, au grand dam des travailleurs et de leurs familles. HAMID BAALI