Une vente aux enchères publiques des équipements de l'usine de céramique de Guelma (ETER-Algérie-SPA), dont les actions appartiennent toujours à un Italien et un Algérien, a eu lieu hier, dans l'enceinte du complexe. Une vente, encore une autre, qui a fait réagir la section syndicale et les travailleurs en organisant, en signe de protestation, un sit-in. «Qu'allons-nous devenir ? Nous assistons depuis plusieurs mois au démantèlement organisé des équipements de notre usine sans pouvoir interférer», déclarent à El Watan des travailleurs. Et de conclure : «Depuis octobre 2011, pas une assiette en porcelaine n'a été produite ici. Quant à la brique réfractaire, cela fait, une année jour pour jour que nous n'avons plus de production, non seulement faute de financement, mais aussi d'une coupure de gaz pour non-payement des créances.» En effet, c'est la désolation et la consternation que l'on pouvait lire sur les visages des travailleurs du complexe, qui ont assisté, de loin, aux adjudications d'un commissaire-priseur, en application d'une décision de justice portant saisie de 43 lots, dont certains sont des équipements et pièces maîtresses dans le processus de fabrication et de maintenance du complexe. «Oui, nous assistons, pour la énième fois, à une vente aux enchères du matériel de l'usine. Nous avons, à maintes reprises, alerté par écrit la SGP, le ministère de l'Industrie et les hautes autorités de la wilaya de Guelma, sur ce qu'il advient de notre usine. Mais rien ! Personne n'a pu freiner cette situation. Aujourd'hui, il s'agit d'une plainte de 32 de nos travailleurs qui ont fait valoir leurs droits à la retraite, puisque leurs cotisations n'ont pas été honorées par l'usine», nous déclare le secrétaire général de la section syndicale UGTA. Et de conclure : «Il ne s'agit pas de 81 travailleurs, mais bien de 81 familles, dont l'avenir est incertain». De son côté, l'administration de l'usine, représentée par sa directrice, ne manqua pas d'interpeller qui voudra bien l'entendre : «Nous avons toutes les compétences requises, moyens humains et matériels pour faire de cette usine le premier fournisseur de briques réfractaires, non seulement en Algérie, mais aussi pour les pays étrangers. Malheureusement, l'Algérie continue à importer de la brique en devises. Nous assistons impuissants au démantèlement», déclare-t-elle. Et de conclure : «Nous avons remis un dossier complet à toutes les instances concernées. Tout le monde est au courant de la situation !»