S'agissant en apparence d'un changement de cap "d'Est en Ouest", beaucoup redoutent, aujourd'hui, une recomposition organique dans ce parti connu pour son fonctionnement quasi tribal. Et maintenant que va -t-il se passer ? D'aucuns s'interrogent sur les suites à venir de la démission forcée du tonitruant Amar Saâdani, vécue par certains dans les rangs de l'ex-parti unique comme une véritable onde de choc. En trois ans seulement à la tête du FLN, Saâdani a réussi à tisser une véritable toile d'araignée dans les instances du parti. Le mode opératoire étant la classique cooptation sur une base clientéliste et régionaliste. Sur ce plan, ses détracteurs lui reprochent précisément d'avoir mis en place un environnement qui a fait fuir non seulement les compétences, mais également attiré au FLN nombre de "grands voyous politiques" dont certains ont même été condamnés par la justice. S'agissant, par ailleurs, du moins en apparence, d'un changement de cap "d'Est en Ouest", beaucoup redoutent une "recomposition organique" dans ce parti connu du reste pour son fonctionnement quasi tribal. En invitant "les anciens" à rentrer au bercail, Djamel Ould Abbes, originaire d'Aïn Témouchent, et qui se présente, certes, en rassembleur, ne demande pas moins, de manière indirecte, aux nouveaux venus de déguerpir. C'est dire que le désarroi est grand chez certains de ces parvenus, orphelins du coup de pouce décisif de l'ancien mouhafedh d'Oued Souf, aujourd'hui passé à la trappe. L'enjeu étant d'importance, à savoir voir son nom couché sur les prochaines listes aux législatives afin de bénéficier de l'immunité parlementaire. Sur ce plan, certains ne désespèrent pas d'être récupérés par d'autres cercles influents, notamment par ceux-là mêmes qui ont tiré les ficelles de la "marionnette" Saâdani. D'autres sont nombreux à reconnaître au nouveau chef la puissante faculté de faire croire au moindre quidam qu'il peut devenir, lui aussi, à l'occasion des prochaines échéances, une "vedette" à l'image d'un Bahaeddine Tliba dit "Baha", un personnage inconnu il y a cinq ans et qui trône actuellement comme vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Elu député d'Annaba aux législatives de mai 2012 sur les listes d'un parti microscopique, Baha a vite fait de rejoindre les rangs du mastodonte de l'ex-parti unique au nom duquel il officie à l'APN et où il lui arrive même de présider des séances plénières. Au-delà de ce cas véritablement symptomatique, pour le commun des mortels, il ne subsiste désormais plus aucun doute : sans Saâdani et/ou ses puissants parrains, Bahaeddine Tliba n'aurait jamais pu se hisser à un tel niveau de responsabilité et connaître les cimes du pouvoir. Peut-il y rester dans un avenir proche ? Sa fortune à elle seule n'y suffirait probablement pas. Aujourd'hui, le départ précipité de son mentor augure, d'une manière ou d'une autre, de prochains soubresauts qui profiteront à certains et desserviront d'autres. Mohamed-Chérif Lachichi