La nomination de Djamel Ould Abbès au poste de secrétaire général du FLN, en remplacement d'Amar Saâdani avec lequel Ahmed Ouyahia n'avait guère, faut-il le souligner, d'atomes crochus, ne semble point constituer une aubaine pour le patron du RND pour mijoter une quelconque nouvelle alliance autour du président Bouteflika. Pour le secrétaire général du RND et chef de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, qui s'exprimait, hier, en marge du conseil de wilaya de son parti à Tizi Ouzou, l'alliance présidentielle relève plutôt d'une vieille histoire. "L'alliance présidentielle, je ne pense pas y revenir, mais nous pouvons travailler davantage entre partis, nous qui sommes dans le camp du président de la République", a-t-il déclaré au cours d'un point de presse animé à sa sortie du studio de la radio locale. Ce travail, notamment avec le FLN qu'il a qualifié d'"allié stratégique", Ouyahia l'estime désormais possible avec l'arrivée de Djamel Ould Abbès à la tête de l'ex-parti unique. "J'ai été très content de lire le communiqué du bureau politique du FLN, présidé par Djamel Ould Abbès, qui invitait les députés de son parti à l'APN à soutenir les projets de lois présentés par le gouvernement. Là, nous sommes deux. Avant, nous étions de temps en temps seuls même si nous étions minoritaires. Voici un bon résultat de cette évolution", a déclaré le patron du RND qui considère, toutefois, le départ d'Amar Saâdani comme "un non-événement". Interrogé sur la crise économique provoquée par la chute des prix des hydrocarbures, Ouyahia a répondu sèchement qu'"elle va durer longtemps car le pétrole ne pourra plus remonter à 80 dollars" et qu'il était donc temps "que la valeur du travail reprenne sa place et que le peuple se retrousse les manches". "La crise a aussi son côté positif car elle rend possible le changement des mentalités qui permet la sortie de l'assistanat et le passage à la valorisation du travail comme condition de création d'une économie diversifiée", a-t-il ajouté dans le même sens. Dans le même sillage, Ouyahia s'est mis à défendre bec et ongles la loi de finances pour 2017 qui prévoit des hausses importantes d'impôts. "L'Algérie est comme une maison qui a l'habitude de vivre avec quatre millions et qui en perd trois. Le pays a perdu trois quarts de ses revenus, donc nous n'avons plus de choix que de recourir à l'endettement extérieur et hypothéquer le pays, ou d'augmenter les impôts, et ce n'est pas une mauvaise chose puisque, d'un côté, cela fait déjà 14 ans que les impôts n'ont pas été augmentés et que, d'un autre côté, le peuple pourra préserver les acquis sociaux tels que l'éducation et les soins gratuits", a- t-il argumenté tout en excluant la remise en cause de la dimension sociale de l'Algérie et en même temps en plaidant pour la suppression de la retraite anticipée car, a-t-il soutenu, "la Caisse des retraites se dirige vers une catastrophe, et si l'Etat a décidé d'y mettre fin, c'est pour alléger son fardeau". Samir LESLOUS