"Depuis 2001, la Kabylie fait l'objet, de manière flagrante, d'une politique de contre-développement quasi assumée", a souligné le BR du RCD. Le bureau régional du RCD a appelé à une marche pacifique dans les rues de Béjaïa. La décision a été prise à l'issue d'une réunion, tenue vendredi dernier au centre culturel Malek-Bouguermouh d'Amizour. Les militants et sympathisants du RCD entendent dénoncer "la politique d'austérité" en cours et qui va inexorablement impacter les projets structurants dans les régions de Kabylie, Béjaïa en particulier. "Le pouvoir fait payer la facture de ses errements durant plus d'une dizaine d'années aux citoyens et en particulier les plus faibles d'entre nous ; c'est-à-dire les salariés, les chômeurs, les jeunes et les personnes sans revenus. C'est ainsi qu'après les augmentations sur tous les produits et services durant l'année passée, le gouvernement s'apprête à relever une nouvelle fois les taxes sur les carburants et l'électricité, ainsi que sur tous les produits de consommation courante en portant la TVA à des seuils supérieurs. Dans le même temps, il organise la dévaluation du dinar et procède à l'annulation de projets socioéconomiques régionaux pour garder intact le train de vie de ses clientèles", lit-on dans la déclaration-appel du RCD, bureau de Béjaïa, qui dénonce l'augmentation des factures d'électricité pour les régions du Sud. Pour ce qui est de la Kabylie, le RCD souligne dans son document que "depuis 2001, la Kabylie fait l'objet, de manière flagrante, d'une politique de contre-développement quasi assumée". Elle est à présent toute désignée "pour subir de plein fouet les restrictions budgétaires et la faillite d'un pouvoir central aux abois". Le RCD étaye sa déclaration par l'annulation ou le transfert de certains projets structurants à l'instar du complexe pétrochimique et du CHU de Béjaïa. De ce fait, le RCD estime qu'"il ne peut rester indifférent face à cette politique de contre-développement et de la misère qu'elle génère. Il considère que la mobilisation et l'engagement dans les luttes des travailleurs à travers leurs syndicats pour le maintien des droits et les nombreuses protestations citoyennes contre les mauvaises conditions de vie font honneur à notre wilaya". D'où son appel à cette manifestation pour dénoncer "la politique d'austérité qui frappe notre région, l'annulation de la construction du stade de 50 000 places, du complexe pétrochimique, du CHU, du dédoublement de la voie ferrée Bgayet - Aït-Mansour, l'abandon de construction de logements sociaux et des aides octroyées aux zones rurales, le bradage du patrimoine public au profit des clientèles, la soumission de l'APW à l'Exécutif et les atteintes aux libertés individuelles et collectives". Le secrétaire national à l'information du parti, Atmane Mazouz, a déclaré, à cet effet, que "la marche à laquelle appelle son parti se veut un signal fort pour anticiper et éviter des retombées ‘atomiques' qui seront lourdes de conséquences sur le pouvoir d'achat des citoyens et l'avenir économique de notre région qui a longtemps souffert. Il est connu de tous que Béjaïa, malgré ses potentialités, subit des décisions inopportunes socialement et économiquement et condamnables politiquement. Les rares opérateurs, qui apportent une plus-value et créent des emplois et des richesses, subissent des attaques et des blocages de la part des autorités qui, le plus souvent, sont instrumentalisés par des cercles mafieux et hostiles à l'essor économique de notre région. Nous investissons la rue pour dire assez et joindre notre voix aux incessantes interpellations des élus, aux interrogations des journalistes et à l'inquiétude de la société civile". L. OUBIRA