Une rencontre avec les écrivains algériens de la 3e génération, sous le thème "Les thématiques chez les jeunes auteurs", s'est tenue samedi, dans le cadre du 21e Sila. Ainsi, plusieurs auteurs et critiques francophones et arabophones ont pris part à ce débat, à l'instar de Kaouther Adimi, Abderrezak Boukeba, et Nassima Bouloufa. Parrainée par le romancier Waciny Laredj, une rencontre réunissant les auteurs algériens de la 3e génération a eu lieu samedi dernier dans le cadre du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila), à la salle éponyme. De jeunes auteurs et critiques, francophones et arabophones ont ainsi contribué à ce débat, inscrit sous le slogan "Les thématiques chez les jeunes auteurs". Abderezak Boukeba (romancier), Nassima Bouloufa (auteure), Abdelouahab Aïssaoui (Prix Assia Djebar 2015 pour le roman en langue arabe), Kaouther Adimi (romancière) et Lounis Benali (critique littéraire), ont ainsi tenté d'apporter quelques réponses à cette question. Au début de la rencontre, Waciny Laredj a invité chacun des écrivains à parler de ses œuvres, des thématiques abordées dans ces dernières. À la question existe-t-il un conflit avec les générations et les revendications des générations précédentes ? Le premier à apporter son point de vue quant à ses interrogations est Abderezzak Boukeba, qui a déclaré, en sa qualité de romancier : "Je vis encore dans le questionnement, j'essaye plus de poser des questions que d'apporter des réponses dans mes écrits. L'écriture me permet d'exprimer mes inquiétudes, mes interrogations. J'écris, je peux le dire, pour ne pas me suicider". Kawther Adimi pour sa part, en répondant à la question posée par M. Laredj à savoir "Quels sont les défis d'écriture que rencontre la génération actuelle?", a déclaré : "Je ne sais pas si nous pouvons vraiment parler de défis d'écriture. Je dirais simplement que ma génération essaye de faire comme les précédentes, écrire le mieux possible et relater les interrogations et l'histoire que nous vivons". S'agissant de la question "Quelles sont les thématiques de cette 3e génération?", la jeune auteure a tenu à souligner qu'il n'était pas possible pour un écrivain de parler de son œuvre. "Ce n'est pas le rôle de l'auteur de décortiquer son œuvre, c'est plutôt celui des journalistes et des critiques de répondre à cette vaste problématique. Je dirais aussi que ma génération n'est pas si différente des générations passées, elles se ressemblent et se rejoignent sur certains aspects, elles sont différentes sur d'autres. Personnellement, j'essaye toujours de revenir à Kateb Yacine, Mouloud Feraoun, ou encore Benhedouga". Nassima Bouloufa, romancière et auteure de polars en langue arabe, pense, pour sa part, n'appartenir à aucune génération : "J'écris depuis dix-sept ans, mais est-ce que j'appartiens à une génération particulière ? Je ne pense pas. Ai-je envie d'y appartenir ? Non plus. Je dirais que le vrai conflit se produit en moi-même et avec moi-même, car j'essaye toujours de me dépasser". Malgré la pertinence des interrogations et le débat qui a découlé lors de cette rencontre, il reste néanmoins trop tôt pour avancer des réponses concrètes, car nous ne possédons pas assez de recul sur la dernière génération d'auteurs algériens. Il faudrait pour ce faire, que les critiques, les journalistes, et les acteurs de la scène littéraire étudient les corpus de ces dernières années pour essayer d'en dégager les thématiques redondantes, et les ponts communs entre les œuvres. À rappeler que cette 21e édition du Salon international du livre d'Alger se tiendra jusqu'au 5 novembre, au Palais des expositions des Pins Maritimes (Safex). Horaire d'ouverture : 10h-19h. Yasmine Azzouz