Dans une déclaration rendue publique à l'occasion du 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, le bureau de la wilaya de Béjaïa du parti de l'avant-garde des libertés, Talaie El-Houriat, s'en prend avec virulence au système politique algérien qui "s'appuie sur la légitimité historique et sur l'économie de la rente pour assurer sa survie et se pérenniser au pouvoir". Pour la formation d'Ali Benflis, ce même régime a procédé au verrouillage des champs politique et médiatique à tous les opposants au système en place, après avoir instrumentalisé le parti unique et ses organisations de masse satellitaires pour les besoins de sa propagande et de contrôle de la société. "Que reste-t-il de notre Algérie indépendante ?", s'interroge Talaie El-Houriat de Béjaïa, avant d'asséner en guise de réponse en ces termes : "Une économie en faillite, une corruption industrialisée et institutionnalisée, un processus libéral est mis en œuvre dans le but de démanteler le secteur public, d'abolir ce qui reste du caractère social de l'Etat algérien et soumettre notre économie et nos richesses nationales au secteur privé et aux multinationales." Profitant de cette opportunité pour exprimer et réitérer son "soutien inconditionnel aux revendications sociales, justes et légitimes des travailleurs et de tous les fonctionnaires", la structure régionale du parti de Benflis tient à préciser que "la crise socioéconomique que vit le pays a été provoquée par la crise politique et la mauvaise gouvernance d'un système illégitime, totalitaire, sans programme clair, ni projet de société et même imprévisible, et dont les conséquences seront dramatiques". Après avoir rappelé que l'indépendance du pays fut chèrement acquise avec un lourd sacrifice d'hommes et de femmes, Algériens, particulièrement de notre région de Kabylie, le bureau de wilaya de Talaie El-Houriat de Béjaïa notera qu'"à l'indépendance, la souveraineté du peuple fut confisquée de force par l'armée des frontières qu'on appelle le groupe d'Oujda pour instaurer un système totalitaire, régionaliste et despotique contre la volonté du peuple et soutenu par des pseudo-moudjahidine pour isoler, exiler et parfois assassiner des dirigeants de la Révolution de la première heure". Les rédacteurs de la déclaration déplorent, en outre, le fait que "le FLN soit au service d'un système instrumentalisé à des fins de propagande afin d'effacer tout repère de la vraie histoire de la Révolution et du FLN authentique et historique". "Le 1er Novembre pour notre parti sera celui du recouvrement de toutes les libertés confisquées depuis 1962. Nous devons protéger la mémoire de nos chouhada en luttant contre le culte de la personnalité telle qu'érigée à l'heure actuelle", ont-ils conclu. KAMAL OUHNIA