Sanctionné de quatre ans par la CAF en octobre 2015, Youcef Belaïli pourra rejouer dans un peu moins d'une année. Plus précisément à la mi-septembre, le temps de consumer ses deux années de suspension représentant la peine que le TAS a réduite de moitié. Pour un joueur qui devait purger une peine digne d'un mandat olympique, deux ans c'est peu ! Mais pour un athlète de performance, deux longues années d'inactivité, c'est beaucoup ! Surtout si l'athlète en question n'a pas appris les leçons et n'a pas soigné, à l'extrême, une hygiène de vie qui lui a valu tant de problèmes. Eloigné des terrains depuis cette double prise positive, au lendemain du match d'El-Eulma en C1 africaine puis à l'issue de la rencontre face au CSC en L1, Youcef Belaïli s'est fait discret. Aussi bien dans la vie de tous les jours que dans les médias. Sa seule communication était virtuelle, sous la forme de photos ou vidéos postées dans l'un de ses nombreux comptes facebook. Sur l'une d'elles, on le voit, d'ailleurs, jongler sur une plage, comme pour affirmer qu'il n'a rien perdu de son talent. Entretemps, il est devenu père d'un petit Amir. Un tournant dans sa vie puisque cela l'aurait (vraiment) assagi, au point de passer désormais la plupart de son temps au domicile familial. Reste maintenant à savoir si, après deux ans sans compétition, Youcef Belaïli gardera la même vitesse d'exécution, la même explosivité et la même puissance qu'avant sa suspension? Dans un championnat pas très relevé comme la Ligue 1, la tendance pencherait forcément pour le positif. À ce sujet, les exemples sont légion. De Chaâbane Merzekane, suspendu un an par le MJS "pour raisons politiques", à Abdelhafid Tasfaout qui a passé une année sabbatique pour pouvoir se libérer de son contrat avec l'ASMO en 1989 et rejoindre le MCO, à Lakhdar Belloumi, que la blessure a cloué au lit durant huit mois, de grands noms du football algériens sont passés par la case "repos forcé", il est vrai, pour bien d'autres raisons.Merezkane, dans ces mêmes colonnes voilà maintenant une année, avait, du reste, un avis tout tranché. "Il n'est pas du tout facile pour un joueur qui marque un arrêt forcé de deux ans, de reprendre facilement au niveau, il faut beaucoup de sacrifices, c'est cette question que je pose à Belaïli. Aura-t-il une bonne hygiène de vie durant ces deux ans pour qu'il puisse revenir à son niveau ? Tout dépendra de sa volonté et de son envie, car il s'agit de sa propre destinée, il doit impérativement se sacrifier pour qu'il puisse reprendre dans deux ans. Moi, par exemple en 1979, après les Jeux méditerranéens de Split, j'ai été suspendu par le ministère des Sports. Durant cette période de suspension, j'ai continué à travailler très sérieusement avec mon club, le NAHD, en participant à toutes les séances d'entraînement, mais aussi aux matchs amicaux que le club disputait, car il fallait garder le contact avec la compétition, même si c'est en amical. C'est important pour un joueur de football. En plus de tout cela, j'étais profondément touché, je voulais prouver que je restais ce joueur qui pouvait encore donner à l'équipe nationale. À l'époque, j'avais à peine 20 ans, la fougue et l'envie qui m'ont animé ont été pour moi un stimulant pour revenir, je suis finalement revenu à mon niveau en retrouvant les terrains de football" argumentait Merzekane qui avait, dans la foulée de sa grâce ministérielle, pris part au Mundial-1982 avec le résultat que l'on sait. Chaâbane Merezkane avait 21 ans à l'époque. À son retour de suspension, Youcef Belaïli en aura 25. Rachid BELARBI