Pour cette édition, le public béjaoui a été gratifié du 30 octobre au 4 novembre, par une trentaine de pièces théâtrales, des spectacles de rue, et un colloque international sur "Le théâtre et le mythe en Méditerranée". Le rideau est tombé, dans la soirée du vendredi 4 novembre, sur la 8e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa (FITB). La cérémonie de clôture à laquelle ont assisté, outre les troupes participantes, des représentants des autorités locales, s'est déroulée dans la grande salle de la maison de la culture Taos-Amrouche. Il était d'abord question d'honorer les troupes théâtrales présentes, auxquelles on a remis des distinctions honorifiques, avant de gratifier le public d'un spectacle intitulé "Barbaros". Un superbe ballet produit par la compagnie La Modern Dance Théâtre Istanbul (Turquie), jouée en présence du représentant diplomatique de ce pays. Il s'agit d'un spectacle de danse moderne, agrémenté d'une musique aux airs traditionnels, dont la thématique principale porte sur la saga des frères Barberousse, corsaires au service de l'Empire ottoman, qui auront vécu des péripéties alors qu'ils se sont engagés dans une bataille pour porter secours à Alger. Une ville sous l'emprise du diktat espagnol qui occupait, alors, le penon, ce mythique rocher sur lequel on avait installé une forteresse pour contrôler l'entrée du port, d'où on pouvait éventuellement bombarder la ville. L'histoire met en exergue le chantage et les pressions exercés à l'époque sur les notables d'Alger. La menace pesait telle une épée Damoclès. L'habileté des comédiens et des danseurs a fortement subjugué le public béjaoui qui a été exalté par l'air musical emprunté de la célèbre chanson Ya Rayeh, du maître du chaâbi, le regretté Dahmane El-Harrachi. À noter que lors de son discours de clôture, M. Omar Fetmouche, le commissaire du festival, a estimé "qu'en dépit des restrictions budgétaires, cette 8e édition a pu finalement tenir ses promesses". Selon lui, pas moins de 130 000 personnes ont assisté aux différentes représentations théâtrales qui ont pu égayer non seulement le public béjaoui, mais aussi celui d'autres wilayas du pays. "Grâce à la volonté de tout un chacun de nous, et aussi aux efforts consentis par nos partenaires, le FITB aura réussi à s'imposer comme un événement culturel international incontournable, devenu une tradition dans la région", s'est-il enorgueilli. À rappeler que cette édition qui s'est déroulée du 30 octobre au 4 novembre, a vu la participation d'une vingtaine de pays, dont la France comme invité d'honneur. D'ailleurs, l'ouverture de ce 8e festival a été donnée avec la représentation de la pièce Le porteur d'histoire d'Alexis Michalik, qui a obtenu deux Molières en 2014 (celui du meilleur texte et de la meilleure mise en scène). Tout au long de ces journées dédiées au 4e art, les Béjaouis ont pu assister à une trentaine de pièces théâtrales, notamment The great disaster, La mixture magique du bonheur, et le spectacle de rue Radrigan et Beckett entre trois continents. Outre les représentations, le FITB a été marqué par la tenue d'un colloque international sur "Le théâtre et le mythe en Méditerranée", et un séminaire de formation sur la critique théâtrale. KAMAL OUHNIA