L'effervescence sociale qui gagne de plus en plus de nombreux corps sociaux commence à susciter de sérieuses inquiétudes chez les partis politiques. Réuni hier à Alger, le bureau politique de Talaie El-Houriat (Avant-garde des libertés) de l'ex-chef de gouvernement et ex-candidat à l'élection présidentielle, Ali Benflis, n'a pas caché sa "profonde préoccupation" quant à la montée des tensions sociales qui affectent "dangereusement" de nombreuses régions du pays. "Cette montée des tensions sociales traduit une réaction prévisible à la dégradation brutale des conditions de vie de larges couches sociales et un refus légitime de ces couches sociales de supporter seules le fardeau des ajustements imposés par les pouvoirs publics de manière unilatérale et autoritaire", écrit Talaie El-Houriat dans un communiqué rendu public. "Cette montée des tensions sociales reflète une rupture de la relation de confiance entre la population et les pouvoirs publics, une relation de confiance dont l'existence est indispensable par temps de grandes crises", ajoute-t-il. Selon lui, "cette même montée des tensions sociales soulève fondamentalement la problématique de la légitimité, de la représentativité et de la crédibilité des institutions du pays qui demeure une lourde hypothèque à lever pour mobiliser nos concitoyennes et nos concitoyens, les rassembler et les mettre en situation de relever en rangs unis les grands défis politiques, économiques et sociaux du moment". Abordant le projet de loi de finances 2017, Talaie El-Houriat relève que ce projet "persiste dans une démarche purement comptable qui réduit le traitement de la crise économique d'une exceptionnelle gravité, à laquelle le pays est confronté, à la recherche désespérée d'un endiguement des déséquilibres grandissants affectant autant la balance des paiements que le budget de l'Etat". A noter que le bureau politique de Talaie El-Houriat a mis sur pied une instance chargée de préparer la tenue de la réunion du comité central du parti prévue les 6 et 7 janvier prochain. Selon le communiqué, la décision de participer ou non aux prochaines échéances électorales sera prise à l'issue de cette réunion. K. K.