Le parti Talaie El-Houriat dénonce le boycott "total et systématique" par des médias publics des activités de l'opposition. Dans un communiqué sanctionnant sa session mensuelle ordinaire, le bureau politique du parti l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, tient, en effet, à "dénoncer avec une extrême vigueur le boycott total et systématique que les activités de l'opposition nationale continuent à subir de la part des médias publics dont la mission de service public continue à être dévoyée pour ne servir, exclusivement, que les intérêts privatifs du régime politique en place". Le parti dénonce particulièrement les médias lourds (audiovisuels) et leurs "manquements à l'éthique publique, au respect des règles du pluralisme politique et aux principes d'indépendance, d'impartialité et de neutralité dans les débats publics". Face à cette réalité, Talaie El-Houriat estime que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel est interpellée pour "mettre fin à pareilles dérives antidémocratiques et anticonstitutionnelles". Le parti du candidat malheureux aux présidentielles de 2004 et 2014 salue, en revanche, l'adoption par l'Instance de consultation et de suivi de l'opposition du mémorandum portant sur "les restrictions affectant le champ des droits et des libertés, ainsi que sur les atteintes au pluralisme et la codification de la tricherie politique et la fraude électorale à travers les lois organiques sur le régime électoral et sur la prétendue haute instance indépendante de surveillance des élections". Il dit relever avec une grande satisfaction la cohésion des rangs de l'opposition et l'unité de son action. "Plus de deux années après la création de l'Icso et du rassemblement en son sein de forces politiques acquises à la cause d'un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé, l'opposition nationale a su maintenir la cohésion de ses rangs et l'unité de son action, et ce, en dépit de toutes les formes d'adversité auxquelles elle a été confrontée", se réjouit le parti d'Ali Benflis. Dans la foulée, le BP du parti n'a pas manqué de saluer "la sagesse et la lucidité avec lesquelles l'Icso a ramené les prochaines échéances électorales à leurs justes proportions, celles d'une opération destinée à être démunie de sa raison d'être par la tricherie politique et la fraude électorale et à être sans poids et sans effet sur l'impasse politique qui perdure, sur la crise économique qui s'aggrave et sur les tensions sociales qui s'exacerbent". Ces mêmes sagesse et lucidité, saluées encore par Talaie El-Houriat, avec lesquelles l'Icso a su placer son unité autour de l'alternative démocratique au dessus des "contingences électorales secondaires et dérisoires au regard des vrais problèmes que le pays a à traiter, des défis qu'il doit relever et des paris d'avenir qu'il se doit de gagner". Sur un autre plan, le bureau politique de Talaie El-Houriat a émis des réserves sur le projet de loi de finances pour 2017 et le nouveau modèle de croissance, lesquels, souligne-t-il, demeurent "une énigme totale pour l'opinion publique nationale". Farid Abdeladim