Résumé : Au commissariat, on prend en considération la plainte du couple. Des instructions sont données pour surveiller les alentours du cottage et localiser les appels téléphoniques. Cependant, rien n'était encore sûr pour le jeune couple, étant donné que l'enfant était entre les mains d'un ravisseur qui au moindre doute pourrait lui nuire. L'agent hoche la tête. -Tout à fait, madame. C'est pour cela qu'il faudra nous aviser à la moindre alerte. Dans votre cas, toutes les suppositions seront à prendre au sérieux. -Et entre-temps, c'est notre bébé qui est martyrisé. Mon pauvre petit ! Il est sûrement effrayé et traumatisé de se retrouver parmi des inconnus. -Sûrement. Mais nous tenterons de mettre fin le plus tôt possible à cette scabreuse affaire, afin que vous puissiez retrouver Choukri aussi rapidement que le permettra notre enquête. -Et si jamais ce ravisseur tue notre petit ? -Pour le moment, cela ne sera pas le cas. Cet homme aura besoin de lui pour vous faire chanter. C'est pour cela qu'il faudra profiter de cette conjoncture pour mettre la main sur le malfaiteur et récupérer l'enfant. Racim se lève. -Espérons que nous n'allons pas regretter d'avoir eu recours à la police. -Je l'espère pour vous, moi aussi. Lorsqu'ils rentrèrent au cottage, la plage était déserte. Les estivants se reposaient chez eux, et seuls le clapotis des vagues brisait le silence de la nuit. Il faisait un peu frais, et Narimène se serre contre son mari qui passe une main autour de ses épaules. -Tu as froid ? -Un peu. Elle soupire. -S'il n'y avait que le froid de la nuit, je m'en accommoderais. Je ressens plutôt un autre froid. Celui de mon instinct de mère qui me torture à me rendre folle. Il resserre son étreinte et ils continuèrent leur marche le long de la plage. Un chien aboyait au loin, et les reflets d'un phare leur donnaient l'impression d'être de simples promeneurs nocturnes à la recherche d'un endroit romantique. Narimène se laisse bercer par le clapotis de l'eau. Elle sentit se réveiller son âme de poétesse, non pas pour lui inspirer des vers romantiques, mais plutôt pour lancer une longue et douloureuse plainte. Que la terre s'arrête de tourner Que mon cœur s'arrête de battre Je suis seule dans un labyrinthe La nuit est trop sombre. Et sur ce chemin escarpé Je ne retrouve pas l'issue salvatrice Qui m'aidera à m'évader De ce gouffre noir Où se noie mon âme solitaire. Un seul être vous manque Et la vie perd tout son sens Dieu. Dieu Tout-Puissant Vous seul comprenez Le degré de ma détresse Et l'ampleur de mon désespoir Aidez-moi à retrouver La lumière de mes yeux -Narimène ! Tu parles toute seule ? Elle rouvrit les yeux et rencontre le regard de son mari. -Tu m'as semblée absente ma chérie. Tu murmurais des mots. Elle se reprend. -Je me suis laissée aller à mes émotions. J'adressai une prière à Dieu pour retrouver notre fils. Il lui prend la main et la garde dans la sienne. -Nous le retrouverons, Narimène. Si Dieu le veut, incha Allah nous le retrouverons. La nuit tirait à sa fin. Une faible lueur traverse le ciel. On était déjà à l'aube. Le cottage est plongé dans le noir. Racim ouvre la porte et entraîne sa femme à l'intérieur. Exténués, ils se laissèrent tomber tous les deux sur les sofas du salon et sombrèrent aussitôt dans un profond sommeil. La sonnerie du téléphone les réveillera quelques heures plus tard en sursaut. Racim court vers l'appareil et décroche le combiné. Il attendit quelques secondes avant de demander. -Allô. Qui est là ? Un petit rire perfide lui répondit, puis il entendit les pleurs d'un enfant. -Choukri. Choukri. Que lui avez-vous fait ? Une voix qu'il connaissait bien maintenant lance : -Moi ? Rien. Le petit réclame sa mère. Narimène qui se tenait à côté de son mari et qui avait tout entendu lui arrache le combiné des mains. -Vous n'avez pas honte de le torturer ainsi ? Il n'est encore qu'un bébé qui a besoin de ses parents. Rendez-nous notre enfant, je vous en supplie. (À suivre) Y. H.