Résumé : Racim et Narimène inspectèrent la plage de long en large. La nuit tombe sans qu'ils retrouvent leur enfant. Racim déclare la disparition de son fils à la police. Un délai de quarante-huit heures est nécessaire avant d'entamer des recherches. L'enfant n'était peut-être pas très loin. Narimène n'était pas de cet avis. Racim eut pitié de sa femme. Il lui tendit la main, et elle se jeta dans ses bras en sanglots : -Oh Racim... Si quelque chose arrive à Choukri, j'en mourrais. Il la serre contre lui : -Du calme ma chérie... Je suis aussi affecté que toi... Si nous nous livrons à la panique, nous ne pourrons jamais réfléchir raisonnablement. Elle se redresse et renifle : -Que proposes-tu ? Il soupire : -Faisons encore un tour sur la plage, et tapons aux portes des voisins... L'endroit n'est pas très fréquenté, et peut-être que nous retrouverons notre petit ou, du moins, nous récolterons quelques renseignements utiles. Elle se mouche et s'essuit les yeux : -D'accord, je te suis... Nous n'avons pas intérêt à tarder davantage. Il faisait nuit noire, mais la température était clémente. Quelques couples dînaient tranquillement sur la terrasse de leur bungalow, des enfants couraient encore sur la plage en s'amusant, des jeunes avaient allumé un feu de camp et quelqu'un jouait de la guitare. La vie aurait pu être belle pour Racim et Narimène si la journée n'avait pas été entachée par la disparition de Choukri. Ils firent encore le tour de la plage, interrogèrent les gens en montrant une photo de leur fils. Mis au courant, quelques estivants se joignirent à eux pour les aider dans leurs recherches. On se mit à fureter dans tous les coins. Quelqu'un trébuche et se penche dans le sable... Narimène retient son souffle. Est-ce le corps de son fils qui gisait là ? Mais ce n'était qu'une vieille branche d'arbre... Elle pousse un soupir et s'accroche au bras de son mari...Quelqu'un leur avait dit qu'il avait effectivement vu le petit Choukri qui courait sur la plage. Il lui avait semblé même que quelqu'un s'adressait à lui, mais il était trop loin pour le confirmer. Racim insiste auprès de l'homme et lui demande de se rappeler l'endroit et l'heure. Mais ce dernier secoue la tête... Il était en vacances et ne faisait pas très attention à des détails qui le dépassaient. La nuit était bien avancée lorsque le couple revint bredouille chez lui. En ouvrant la porte du cottage, Narimène sentit un froissement sous ses pieds... C'était une enveloppe... Elle s'empresse de la ramasser... Racim la lui arrache et l'ouvrit. Il y avait juste une ligne : "Ne cherchez pas trop, Choukri est avec moi". Racim ressort précipitamment et regarde autour de lui... Narimène le suit, et reprend le message : -Tu crois qu'on l'a kidnappé ? demande-t-elle d'une voix à peine audible. -J'en suis certain, murmure Racim, sinon, pourquoi on ne nous rend pas Choukri... Ce message prouve que notre fils a été pris en otage par un malfaiteur, qui ne va pas tarder à nous faire chanter pour nous demander une rançon. Narimène porte une main à sa bouche pour réprimer un cri : -Mon Dieu, mon Dieu, mon pauvre bébé entre les mains d'un criminel. Pourquoi ne demande-t-il pas tout de suite ce qu'il veut ? Je suis prête à lui donner toute ma fortune pour récupérer mon fils. Racim déglutit : -Du calme... Je persiste à penser que s'il lui voulait du mal, il ne nous aurait pas saisi... Mais on ne sait jamais avec ces énergumènes. -Tu ferais mieux de rappeler la police pour lui montrer ce message... Il réfléchit puis secoue la tête : -Attendons jusqu'au matin... Je crains de compliquer davantage les choses. Si jamais on apprend qu'on a informé la police, ce ou ces malfaiteurs risquent de passer à la seconde vitesse. Ils peuvent tuer le petit et faire disparaître son corps. -Mon Dieu, s'écrie encore Narimène plus morte que vive. Elle vacille et s'accroche à une chaise avant de prononcer : -Qui prouve que même lorsque nous leur remettrons cette rançon, il ne vont pas le tuer ? (À suivre) Y. H.