Le réseau Anima, qui vient de fêter son 10e anniversaire Investment Network, a publié le bilan d'une décennie d'investissements étrangers et de partenariats d'affaires en Méditerranée. "Malgré son fort potentiel (marché domestique conséquent, richesses naturelles, nombreuses opportunités sectorielles...), l'Algérie attire peu d'IDE : le pays obtient le plus faible ratio IDE/PIB de la région", relève Anima. Après le pic pour les flux d'IDE en 2009, le réseau constate une baisse suite à l'instauration de la règle 49/51. L'année dernière, note le document d'Amina,"l'Algérie a enregistré, pour la première fois, un flux d'investissements étrangers négatif (à l'instar de l'Egypte en 2011), en raison du rachat par l'Etat algérien de l'opérateur télécom Djezzy". La frilosité des investisseurs, indique Anima,"est imputable à un cadre de l'investissement peu attractif : le climat des affaires reste médiocre". L'obligation d'association avec un partenaire local (règle 49/51) complique la mise en œuvre des projets, estime Anima, relevant qu'une "réforme du cadre de l'investissement est programmée pour améliorer la situation. Une urgence alors que le pays doit accélérer sa diversification économique pour préparer l'après-pétrole". Pour rappel, l'Algérie a adopté un nouveau code d'investissement qui prévoit la suppression d'un certain nombre d'obstacles à l'investissement, comme l'interdiction aux investisseurs nationaux d'importer des matériels usagés alors que les étrangers peuvent le faire sous le régime d'admission temporaire. Selon le document d'Anima, l'Egypte est l'un des champions régionaux en matière d'attraction des investissements. Les flux d'IDE ont approché ou dépassé les 10 milliards de dollars de 2006 à 2008, essentiellement grâce à des privatisations bancaires et télécoms et des mégaprojets immobiliers menés par le Golfe. La baisse a ensuite été sévère jusqu'en 2011, année de la révolution, marquée par un solde d'IDE négatif. Les autorités se mobilisent depuis, pour regagner la confiance des investisseurs. Les flux d'IDE vers le Maroc ont considérablement augmenté en 10 ans, pour dépasser les 3 milliards de dollars chaque année depuis 2013. "La stratégie de développement économique du pays porte ses fruits : son statut de base industrielle d'envergure, notamment dans l'automobile et l'aéronautique, n'est plus à prouver. L'installation de grands groupes mondiaux a entraîné des dizaines de sous-traitants dans leur sillage", souligne le document d'Anima. "Le Maroc constitue en 2015 la 5e destination africaine la plus attractive pour les investisseurs, qui en font souvent une porte d'entrée vers le reste du continent", affirme Anima. Le Maroc devient également un investisseur majeur en Afrique, avec 600 millions de dollars émis en 2015 vers l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, particulièrement dans les services financiers, les télécoms et, désormais, également dans l'industrie. En Tunisie, alors que les flux d'IDE sont restés bien en deçà de leur potentiel en 2005-2010, la hausse continue des annonces d'investissement et de partenariat au cours de la même période, laissait espérer un décollage et une montée en gamme des projets d'entreprises étrangères en Tunisie. Cela n'a malheureusement pas été le cas, relève Anima, indiquant que les investisseurs ont repoussé, abandonné et même parfois délocalisé leurs projets du fait des aléas de la transition politique depuis 2011 et des attaques terroristes qui ont ciblé des étrangers en 2015. Meziane Rabhi