“Dopée par la manne pétrolière, l'Algérie met en œuvre une politique volontariste pour moderniser ses infrastructures et renforcer la compétitivité de son économie et du tissu industriel. Ce message ambitieux est bien perçu par les opérateurs étrangers”, note le document. L'Algérie a capté 5,3 milliards d'euros d'investissements directs étrangers en 2007, contre 2,4 milliards d'euros en 2006. C'est ce qui ressort d'un rapport relatif aux dernières tendances sur l'investissement direct étranger en Méditerranée, publié ce mois de mai par Anima (le réseau euroméditerranéen d'agences de promotion des investissements). Le Maroc a attiré 2,9 milliards d'euros et la Tunisie, 2,8 milliards d'euros. L'Egypte, récemment placée en tête des pays facilitant la pratique des affaires par la Banque mondiale, a capté 22 milliards d'euros, en progression de 40% par rapport à 2006. “Dopée par la manne pétrolière, l'Algérie met en œuvre une politique volontariste pour moderniser ses infrastructures et renforcer la compétitivité de son économie et du tissu industriel. Ce message ambitieux est bien perçu par les opérateurs étrangers”, note le document. Ce qui frappe cette année, relève l'étude d'Anima, c'est le boom des investissements directs étrangers hors hydrocarbures, comme la métallurgie qui a atteint 1,6 milliard d'euros en 2007, contre 1,5 milliard d'euros pour l'énergie. Le secteur de la chimie attire des flux importants, comme les 746 millions d'euros de l'égyptien Orascom investis dans Sofert, une joint-venture avec Sonatrach, créée pour gérer une usine d'engrais. Le secteur du BTP n'est pas du reste. Il a reçu 636 millions d'euros d'IDE, contre 311 millions en 2006. Le rapport cite dans ce domaine l'investissement de l'émirati Emaar, 2,9 milliards d'euros, dans un complexe touristique au niveau de la plage Colonel-Abbès, à l'ouest d'Alger. Le singapourien Portek investit 145 millions de dollars dans de nouvelles plates-formes logistiques portuaires. Le saoudien Pharaon CTI rachète 49% de l'International Bulk Carriers (IBC) de la Cnan et investit 50 millions de dollars dans le renouvellement de la flotte. “Les partenariats publics privés se développent fortement”, relève l'étude. Sur ce chapitre, Anima relève que le consortium espagnol Inima-Aqualia remporte deux appels d'offres à Mostaganem et Cap-Djinet pour la construction et la gestion en bot d'usines de dessalement pour 67 millions de dollars. Le document fait référence aussi à SNC Lavalin et l'espagnol Acciona qui détiennent 51% de l'usine de dessalement construite à Fouka pour 108 millions de dollars. Il a aussi le malaisien Malakoff et le singapourien Hyflux, qui, détiendront ensemble 51% de l'usine de dessalement construite à Tlemcen valant 205 millions de dollars. Enfin, le rapport cite le singapourien Keppel qui a remporté un appel d'offres pour créer et gérer une station d'épuration estimée à 10,4 millions de dollars à Aïn Beïda. “Relativement discrets en 2006, les investisseurs du Golfe commencent à prendre leur marque en Algérie avec 12 projets évalués à environ 1,5 milliard d'euros”, indique Anima. L'étude relève la présence des Emiratis dans l'immobilier, la métallurgie et l'alimentaire. Tandis que les Saoudiens investissent dans le tourisme et l'agroalimentaire. “Les opérateurs européens restent pour des raisons historiques les premiers investisseurs en nombre de projets (62 investissements directs étrangers sur un total de 111)”, souligne le document qui cite les matériaux de construction avec l'allemand Knauf et le français Saint-Gobain, le secteur des machines et équipements mécaniques avec l'arrivée de plusieurs PME françaises, comme Boccard, Trévise et MLI. Les Européens sont présents aussi dans le BTP (13 projets) et le secteur bancaire dont celui de BNP Paribas qui injecte un milliard de dinars dans sa filiale algérienne, BNP Paribas El-Djazaïr. L'année 2007 marque également le retour des Français dans le secteur de l'énergie avec l'arrivée de Total à Arzew. “Enfin comme en 2006, les pays Meda ont démultiplié leurs investissements en Algérie, avec plus de 2 milliards d'euros contre 639 millions en 2006, provenant principalement d'Egypte (métallurgie, ciment), la Tunisie (métallurgie, textile, médicament) et du Liban (banque)”, note Anima qui retient que c'est la sidérurgie qui concentre la plus grosse part de flux d'IDE en provenance de Meda. Le document cite en autres, l'investissement de l'égyptien Al-Ezz qui investira 1,25 milliard de dollars pour la construction d'une usine sidérurgique à Jijel. Tunisie Profilés, filiale du groupe tunisien Bayahi crée pour 31 millions d'euros une usine d'aluminium près d'Alger. L'égyptien Orascom construit pour 18 millions de dollars une nouvelle usine de composants métalliques à 45 km d'Arzew. “De nouvelles opportunités devraient voir le jour dans le secteur du tourisme”, indique Anima. “Ce secteur, jusqu'ici parent pauvre des politiques de développement, devient une grande priorité nationale, pour les 15 prochaines années”, relève l'étude. Le document souligne que l'Algérie a décidé de privatiser plus de 100 entreprises publiques en 2008, alors que la privatisation du secteur public bancaire a été suspendue. L'étude affirme que le gouvernement algérien paraît décidé à encourager l'investissement direct étranger et domestique, par l'adoption d'un projet de loi qui comprend diverses mesures de simplification administrative pour la création d'entreprises, prévoit un accès facile aux primes octroyées par l'Etat, redéfinit le rôle de l'Andi et précise ses relations avec les autorités fiscales et douanières. Le texte de loi, souligne Anima, stipule que “certains projets investissements pourront bénéficier de concessions foncières de 20 ans, convertibles en cessions légales”. Meziane rabhi