La réfection des trottoirs et des routes semble être inscrite, à chaque mandat électoral, à l'entête des priorités de plusieurs exécutifs municipaux de la wilaya d'Alger. Comme à l'issue de chaque mandat électoral, nos élus donnent l'impression d'être saisis par le syndrome de la "trottoirmania", puisqu'ils penchent pour la plupart et à l'unisson vers la réfection des trottoirs. C'est à croire qu'il n'y a de l'intérêt que pour les trottoirs. En ce sens, loin de nous l'idée de jouer au rabat-joie, mais il y a mieux à faire pour l'usager ! Alors, pour se persuader de l'excès de... "soins" apportés aux trottoirs de la capitale, une visite s'impose d'abord à El-Biar, notamment à la rue Bounaâma-Djilali, contiguë à la placette J.-F.-Kennedy, où il y eut l'outrancier dallage des trottoirs. Et de là, les travaux s'étaient étendus jusqu'à la rue Chaâbane-Mohamed (ex-Jules-Ferry), soit au-delà de Parc-des-Pins. Loin d'être exhaustif, le pas s'allonge ensuite au gré de la truelle du maçon et c'en est ainsi à proximité de l'hôpital Issâad-Hassani de Béni Messous et en face de la cité universitaire de la localité, où la construction d'un mur de clôture à proximité d'une caserne augure d'ores et déjà de la réfection des trottoirs. Du reste et tout comme sur l'itinéraire de Chevalley vers le village en folie de Cheraga, "il y a eu la démolition de trottoirs refaits récemment à neuf, pour céder l'espace aux assises d'une structure de santé", a-t-on su d'un habitué de ce tronçon. D'autres citoyens, très au fait de l'actualité municipale, allèguent que "c'est l'actuelle tendance affichée au terme d'une mandature pour la consommation des crédits de paiement à travers l'astucieux chapitre budgétaire qu'il est convenu d'appeler pompeusement : l'amélioration urbaine". À ce titre et pendant que nos équipes municipales confondent vitesse et précipitation, osons pour notre part une question à brûle-pourpoint : est-ce qu'il existe une réelle phase de maturation pour les projets inscrits aux différents plans communaux de développement (PCD) ? Assurément non ! Du fait qu'outre le déficit en matière de planification, force est d'admettre qu'il n'y a pas non plus une évidente coordination entre les principaux gestionnaires en charge de la gestion de la cité. Du reste, l'impact financier est d'autant lourd pour le Trésor public, si l'on y ajoute l'insuffisance dans l'esprit d'harmonisation qui se doit de guider les différents opérateurs en charge de l'exécution des travaux sur la voie publique. Au demeurant, le trottoir s'inscrit à l'entête des priorités des exécutifs municipaux, à l'instar de la mairie d'Alger-Centre, dont l'essentiel du reste à réaliser reste encore à faire au passage Blaise-Pascal, sis à l'intersection du boulevard Bougara (ex-Gallieni) et qui s'ouvre sur l'autre boulevard Krim-Belkacem à Télemly (voir notre édition du 29 septembre dernier). "Aux nuisances sonores du marteau-piqueur et de la boue que charrient ces premières pluies automnales s'ajoutent des dégâts collatéraux inhérents aux chutes et aux foulures des passants. D'ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que le sol ne se dérobe sous le pied d'un piéton, particulièrement à la hauteur du 73, rue Didouche-Mourad. En guise de trou, le "creux" a tout l'air d'une "ratière" si pleine de grains de mort-aux-rats ‘'racumin''", a-t-on appris du voisinage et des piétons. Pendant ce temps et à la périphérie d'Alger, un méga chantier vient d'être inauguré récemment au Gué de Constantine, qui, rappelons-le, n'en a pas fait beaucoup pour ses trottoirs. Et depuis, de volumineuses palettes chargées d'amas de dalles s'exposent ainsi le long des trottoirs, comme un panneau de chantier. C'en est ainsi à l'orée du lieudit Safsafa, où il s'agit de paver les larges trottoirs du boulevard Mohamed-Boudiaf jusqu'en contrebas du marché de proximité et de la station de transport urbain de Aïn Naâdja. Pour conclure, l'ultime solution du goudron ou du béton dit imprimé reste l'incontestable preuve que le savoir-faire inhérent à la réfection des trottoirs s'en trouve au-dessus des capacités de nos maçons. S'il en est une preuve, celle-ci s'en trouvera enfouie dans le goudron, qui ne bougera plus d'un iota. Louhal N.