Désormais, les 10 000 doctorants qui devront déposer et soutenir leur thèse viennent de bénéficier d'un an de prolongation pour se conformer à la loi en vigueur. Ces étudiants, qui font, par ailleurs, partie d'un important contingent en retard dans leur soutenance, peuvent, en effet, poursuivre leurs recherches sans aucune contrainte afin d'aller jusqu'au bout de leur projet. Sensibilisé sur cette question, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), Tahar Hadjar, a favorablement répondu à cette principale revendication du Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu), affilié à l'UGTA, d'autant que ces milliers de doctorants occupent inutilement, en temps de crise et d'austérité, des places pédagogiques et revêtent un caractère sensible pour constituer la relève dans l'enseignement supérieur. Contacté par téléphone, le secrétaire général du Sneu, Messaoud Amarna, a indiqué à Liberté que "les 10 000 doctorants peuvent poursuivre leur recherche en toute quiétude et déposer leur thèse afin de soutenir dans les délais prévus par la loi. C'est un accord passé avec le ministre et qui constitue un acquis majeur". En ce sens, une note ministérielle datant du 10 novembre 2016 a été envoyée à toutes les universités et toutes les facultés afin de faciliter la démarche des doctorants en souffrance. En revanche, le Sneu a formulé une proposition au ministère de tutelle pour prendre en considération l'accord conclu le 15 octobre 2016 pour que le délai soit ouvert aux doctorants pour, à la fois, déposer et soutenir leur thèse. Evidemment, indique une source proche du dossier, cette formalité est assujettie à des conditions fixées par le ministère de tutelle afin de fluidifier les soutenances et permettre aux doctorants de réaliser leurs travaux. Par ailleurs, pas moins de 3 000 enseignants chercheurs devront bénéficier, incessamment, d'un passage au grade de maître de conférences dans le cadre de l'habilitation universitaire. Cet acquis, fruit de longues négociations entre le ministère de tutelle et le Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu), affilié à l'UGTA, est, lui aussi, conditionné par la dispense des concernés des soutenances afin de libérer des places pédagogiques. D'ailleurs, ce passage de grade est basé sur le rendement pédagogique et scientifique, mais beaucoup plus pédagogique, avec un barème bien défini. Ainsi, le rendement pédagogique est basé sur les deux tiers du travail et du rendement allant jusqu'à 240 points pour être qualifié au passage de grade. Autre revendication du Sneu, la révision du statut particulier de l'enseignant chercheur. Interrogé à ce propos, M. Amarna a révélé que "le Sneu a demandé au ministre de revoir ledit statut et de l'adapter aux nouvelles réformes engagées dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les choses avancent considérablement et le Sneu salue l'esprit du dialogue qui prévaut avec le ministère de tutelle pour prendre en charge nos multiples revendications". FARID BELGACEM