Le navire algérien Tlemcen est entré en collision avec un navire français avitailleur en combustibles. Le pire a été évité car les citernes du navire étaient vides. Les catastrophes de la Cnan se suivent et ne se ressemblent pas. L'entreprise n'en finit pas avec les dégâts et les dommages de ses navires. Après le naufrage du Batna et l'échouage du Béchar qui ont fait des victimes, la Cnan vient d'être secouée par un nouvel incident. Cette fois, c'est au tour du Tlemcen de faire parler de lui. Selon des sources proches de l'entreprise, ce navire a failli connaître le même sort que les deux précédents. Le Tlemcen, navire de ligne le roulier, est entré en collision avec une barge de soutage (avitailleur en combustibles) dénommée Louise appartenant à un armateur anglais. Les mêmes sources indiquent que cet abordage a causé des dégâts importants aux deux navires. La collision a eu lieu dans la nuit du 8 au 9 mars à la sortie de Marseille (Fos). Une enquête a été diligentée pour connaître les circonstances de cet abordage. Cependant, des voix s'élèvent déjà pour pointer un doigt accusateur vers la Cnan Group. “Cette énième catastrophe ne sera probablement pas la dernière tant que la Cnan Group ne change pas vite sa politique de gestion”, estiment des syndicalistes sous le couvert de l'anonymat. Pour eux, la marginalisation des compétences de l'entreprise est derrière sa descente aux enfers et la responsabilité humaine n'est pas à écarter. À cela s'ajoute, selon les mêmes sources, “la politique de promotion des officiers qui ne repose sur aucun critère objectif, voire même l'inexistence de critères”. À croire les mêmes sources, le commandant aux commandes du Tlemcen a été promu dans le cadre de cette politique. “Pour son premier commandement et son premier voyage, cet officier fraîchement propulsé au poste, sans aucune commission de promotion, s'est vu octroyer un navire et une ligne régulière hautement stratégique et réservée, en principe, aux plus chevronnés et expérimentés”, nous dit-on. Et de préciser que “le commandant a été promu par un simple syndicaliste sans formation dans le domaine maritime”. Contacté pour plus de détails sur cette collision, le premier responsable par intérim de la Cnan a confirmé l'information tout en minimisant l'incident. Effectivement le navire R/R Tlemcen est entré en collision avec un navire avitailleur français le S/S Louise appartenant à la compagnie française Fokuet/Pacop, au cap Couronne. “La collision, qui a lieu mardi dernier à 19h 30, a provoqué une déchirure de 4 mètres de long et de 1 mètre de large sur l'étrave tribord à 4 mètres au-dessus de la ligne de flottaison”, explique M. Boumbar. Pour ce qui est du navire français, la déchirure a touché une des citernes du navire-citerne avitailleur. “Heureusement qu'il était vide”, lance soulagé le DG par intérim. Et d'insister sur le fait qu'“aucune pollution atmosphérique n'a été constatée”. Notre interlocuteur en veut pour preuve le fait que les deux navires sont rentrés par leurs propres moyens au port de Marseille. “Ceci n'empêche pas l'entreprise de demander des expertises pour évaluer les dégâts et situer les responsabilités. Il semblerait que les dégâts ne soient pas très importants puisque le navire peut reprendre du service dans deux jours”, selon M. Boumbar et de poursuivre : “C'est un petit changement de tôle.” Pour ce qui est du facteur humain dans la collision et les critères de promotion dénoncés par des syndicalistes, notre interlocuteur a loué les compétences du commandant : “C'était effectivement son premier commandement. Mais, il a tous les diplômes et autres certificats exigés sur le plan national et international.” M. B.