Les habitants de Bouscoul interpellent les autorités sur la situation de leur lotissement qui connaît des éboulements depuis les dernières intempéries. L' état des lieux est catastrophique. Des maisons, pour la majorité précaires, sont menacées d'effondrement d'un moment à l'autre. Des tonnes de boue mélangée à de la pierraille ont dévalé les ravins environnants, ces derniers jours, pour finir devant des habitations sérieusement endommagées. Aucune d'elles n'a pu échapper aux effets des éboulements qui ne cessent de se produire depuis l'an 2000. Les fortes précipitations qui se sont abattues en février et au début de ce mois ont aggravé la situation. La terre en a fait le plein, donnant lieu à des sources qui ont subitement ressurgi, rendant ainsi le sol mouvant. Les pères de famille rencontrés sur les lieux ont affirmé avoir exposé leurs problèmes aux autorités locales qu'ils accusent de ne pas donner la dimension qu'il faut à la question. “Cela fait plus de deux mois que nous nous rendons à la daïra pour attirer l'attention des responsables sur le danger imminent qui nous guette. Malheureusement, nous avons eu droit jusqu'à présent à la même réponse nous demandant de patienter. L'APC ne se sentant pas concernée nous a orientés vers la daïra”, expliquent-ils. Devant le siège de cette dernière, les citoyens étaient livrés à eux-mêmes. Aucune explication ne leur a été donnée hormis la rengaine habituelle : “Revenez demain.” Hier, les hommes étaient regroupés au niveau d'un monticule en guise de placette contemplant l'horizon comme si une quelconque réponse pouvait y parvenir. La misère est bien installée dans le coin même si les constructions individuelles font parfois mine d'être bien entretenues. L'eau est inexistante. De l'autre côté dépendant de la commune de Raïs Hamidou, le liquide précieux coule dans les robinets. L'électricité est branchée anarchiquement, en attestent les dizaines de câbles traînant sur les toits des maisons. Les familles ne comprennent d'ailleurs pas le silence des autorités. “Une grande partie des habitants ont leur décision d'attribution, pourquoi refuse-t-on de prendre en charge nos doléances alors que nous ne sommes pas des indus occupants ?” se plaignent-ils. Il faut savoir que les explosions hebdomadaires au niveau de la carrière Jobert apportent aussi leur part de malheur. Les maisons endommagées subissent chaque mardi des secousses répétées dues à la dynamite. La Protection civile qui s'est déplacée sur les lieux a conseillé aux occupants de ne pas passer la nuit chez eux. Certaines constructions portent de larges crevasses au sol. Autrement dit, le danger est imminent. Pour le moment, et n'ayant d'autre solution que d'accepter le minimum, ces familles qui bravent la mort ne demandent qu'à être rapidement recasées. “Nous sommes prêts à aller dans les chalets en attendant une solution durable. Rester ici signifie que nous risquons d'être ensevelis pendant notre sommeil”, dira un citoyen qui a décidé de ne plus rejoindre son travail de peur qu'une catastrophe se produise en son absence. D'autres exigent des indemnisations, reprochant ainsi aux autorités de leur avoir vendu des terrains qui pourraient se transformer du jour au lendemain en cimetière. A. F.