Les nombreuses campagnes, lancées par les responsables qui se sont succédé à Sétif, ayant visé l'éradication des habitations collectives vétustes, communément appelées « harat », et dont la plupart ont dépassé les cinquante ans d'âge, n'ont pas abouti, malgré le risque d'effondrement, et le danger encouru par les locataires. Beaucoup de familles sétifiennes continuent à occuper ces lieux, faute de logement décent. A l'heure où certains, dans les cercles des décideurs de Sétif, parlent de la fin de l'ère des « harat », les occupants d'une de ces bâtisses, située à quelques centaines de mètres du siège de la wilaya, interpellent les responsables, demandant une solution à leur situation, qui dure depuis des lustres. Effectivement, à Harat Zebar, plus connue par Harat Azaier, sise à l'avenue Laïd Cherraga, jouxtant le siège de l'ex-gare routière de la ville, est toujours occupée par une trentaine de personnes, issues de huit familles. La bâtisse en question est en réel danger d'effondrement, pouvant survenir d'un moment à l'autre. D'ailleurs, l'année dernière, un toit s'est écroulé, n'ayant pas, par miracle, fait de victimes ; une commission mixte s'était alors empressée de se rendre sur les lieux, de faire un constat, et d'établir un rapport détaillé aux autorités sur l'état délabré et dangereux de la structure. Des promesses d'une solution imminente avaient été faites, et les potentielles victimes attendent toujours, affirmant que la bâtisse ne conviendrait même pas comme étable. Il faut signaler qu'avec son escalier branlant, périlleusement utilisé par tous les habitants, ses toilettes communes, son unique robinet, obligeant les locataires à se lever aux aurores pour faire la chaîne, en quête d'un peu d'eau, cette bâtisse est infestée de rats, ajoutant de ce fait à la liste des dangers auxquels sont exposées ces familles, notamment les enfants. Les conduites d'évacuation sont également dans un état déplorable, éventrées, dégageant des odeurs nauséabondes qui empoisonnent les lieux et sont à l'origine de nombreuses maladies. Les habitants tiennent à préciser que la bâtisse a été recensée et classée par les autorités parmi les constructions menaçant ruine, mais depuis le temps, ceux-ci n'ont rien vu venir.