L'Opep devrait réduire sa production lors de sa prochaine réunion à Vienne en application de l'accord d'Alger. C'est, du moins, ce que prévoient des analystes spécialisés dans le pétrole. Tout converge vers une baisse de la production, estiment ces experts, en dépit du fait que le marché reste pessimiste sur l'Iran et l'Irak, deux grands producteurs qui veulent augmenter leur production pour revenir aux niveaux d'avant conflit. Il y a des motivations puissantes pour que les ministres du Pétrole des 14 pays membres de cette organisation s'accordent sur la mise en œuvre de l'accord d'Alger afin de ramener leur plafond de production entre 32,5 et 33 millions barils/ jour (mbj), en procédant à une coupe entre 600 000 barils/jours et 1,1 mbj, a indiqué l'agence de presse américaine Bloomberg, spécialisée dans l'économie et la finance, qui a interrogé ces observateurs. "Il est temps pour l'Opep de concéder que sa tentative pour éliminer la surabondance de l'offre en éliminant les rivaux par la politique des bas prix a été une expérience ratée et d'essayer quelque chose de différent", a commenté un des analystes. Ces derniers ont mis en garde, cependant, contre une éventuelle montée en puissance de l'offre de pétrole de schiste américain qui pourrait résulter de la hausse des prix. Cette production a été à l'origine des excédents des stocks sur les marchés en 2014, rappelle-t-on. Une chose est sûre, les membres de l'Opep ont tenté d'aplanir les divergences, jeudi à Doha, au lendemain de la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), et comptent tenir des discussions avec la Russie, le plus grand exportateur hors Opep, qui s'est dit prêt à geler sa production dans un effort pour stabiliser le marché. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré, hier, d'ailleurs, qu'il était "assez optimiste" quant à la capacité de l'Opep de parvenir à un accord sur la réduction de la production à la fin de ce mois pour faire remonter les prix du baril. S'exprimant à l'issue d'une réunion impromptue à Doha entre plusieurs membres de l'Opep et la Russie, le ministre russe s'est montré très confiant à propos d'un accord potentiel prévoyant une réduction ou un gel de la production de l'organisation. "Les discussions d'aujourd'hui... me rendent optimiste", a-t-il déclaré à la presse au terme d'une réunion qui a duré quatre heures. "Je pense que les discussions des experts qui vont se réunir prochainement et d'autres consultations qui auront lieu avant la réunion du 30 novembre (à Vienne) aboutiront à un accord", a-t-il ajouté. Présent à cette rencontre informelle, le ministre saoudien Khalid al-Falih n'a pas fait de commentaire, mais il a levé les pouces à l'adresse des journalistes au moment où il sortait de l'hôtel où a eu lieu la rencontre. Un signe qui montre que les discussions avancent vers le positif. Cela étant, les "prix évoluent au-dessous des 50 dollars le baril, moins de ce que la plupart des producteurs ont besoin pour couvrir leurs dépenses intérieures. Ce qui laisse des pays riches comme l'Arabie saoudite dans une zone serrée", a expliqué un autre spécialiste. "L'Opep veut un prix entre 50 et 60 dollars. Elle veut accélérer le rééquilibrage du marché en réduisant modestement la production", avoue un analyste. Par ailleurs, les pays participant à la 18e réunion ministérielle du FPEG ont adopté jeudi une stratégie à long terme pour les membres de l'organisation. Cette stratégie, dont la mise en œuvre sera confiée au Conseil exécutif du Forum, permettra à ce dernier de se doter d'objectifs prioritaires et d'une vision à l'horizon 2040 concernant le secteur gazier mondial. B. K.