Un fichier d'inventaire du patrimoine de salles de cinéma d'Alger-Centre a été établi à l'effet d'identifier la nature juridique de chaque salle. L'inscription des salles de cinéma aux actifs des biens immeubles des municipalités de la capitale a permis d'éclairer les enseignes de quatre cinoches à Alger-Centre, dont le Chabab (ex-Casino), sis à la rue Larbi-Ben M'hidi, Ethaqafa (ex-ABC), qui est établi à l'angle de la rue Dr Chérif-Zahar (ex-Ampères), l'Algeria (ex-Versailles), au 52, Didouche-Mourad, et El-Khayam (ex-Debussy), qui est situé en haut de l'avenue Mustapha-El-Ouali (ex-Claude-Debussy), où Bettache Hakim, le maire d'Alger-Centre, a su égayer les tableaux d'affichage à l'aide de matinées récréatives enfantines à l'ABC et de matinées de projection home cinéma à l'ancien Casino. C'est dire si l'acte de verser ce patrimoine aux avoirs des APC a produit l'effet escompté, celui de favoriser la création de l'emploi et de renflouer les caisses de la recette municipale en matière de rente fiscale. D'ailleurs, on s'en souvient qu'au jour J de l'inauguration de ces perles de lumière et de loisirs au mois de juillet 2013, "l'objectif était de réconcilier les Algérois avec les sorties en soirée au cinéma, voire d'insuffler cette envie aux familles d'aller au cinéma comme du temps béni des années 1970, où il n'y avait que d''interminables files de cinéphiles devant les guichets des salles de cinéma d'Alger". Pari tenu, sommes-nous tenté de dire, puisqu'en plus des projections de films, l'ancienne salle le Debussy avait abrité en 2015 les rendez-vous bimensuels des "samedis de l'amazighité" qu'organisait, en partenariat avec la mairie d'Alger-Centre, Si El-Hachemi Assad, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). "Outre l'hommage rendu à Mme Boudehane Khadra, la doyenne de la cinémathèque d'Alger, par le biais du documentaire intitulé Khadra et les autres de Sihem Merad, la salle El-Khayam a abrité un cycle de cafés littéraires autour de la coédition entre l'Etat et le privé pour promouvoir le livre amazigh ainsi que la présentation en avant-première de l'application Azul sur Android et Apple pour l'enseignement de la langue amazighe. Du reste, la salle El-Khayam a eu le mérite de réunir les professionnels autour du clavier informatique en tamazight, qui comporte des lettres de l'alphabet dans les deux caractères, latins et tifinagh", a-t-on su de Si El-Hachemi Assad. C'est dire que l'utilisation à bon escient de la salle El-Khayam a permis d'insuffler un élan salvateur à la vie culturelle. Seulement, ce n'est pas le cas de la salle l'Afrique, où l'araignée a tissé sa toile sur l'enseigne devenue borgne de l'ancien Empire, à la rue Khelifa-Boukhalfa. Ceci dit, l'APC d'Alger-Centre va s'enrichir d'une toute nouvelle infrastructure culturelle, à la faveur de l'inauguration de la médiathèque le Djurdjura, conçue dans les locaux de l'ancienne salle le Vendôme, afin d'offrir aux résidents d'immeubles 18A, 18B et 18C l'idoine lieu de convivialité qui éclairera l'intérieur noirci de leur galerie marchande sise au boulevard Colonel-Amirouche. "Mieux, dans un souci de rationalité, le conseil communal d'Alger-Centre a créé l'Epic OPCA à l'effet de régenter les salles de cinéma dont il a la charge", a tenu à préciser le maire d'Alger-Centre. Au demeurant, l'intérêt qu'il y a à prononcer la rétrocession des salles de cinéma aux municipalités n'est plus à démontrer, pour peu que la couleur et l'obédience politique du maire se prête à la faisabilité de la chose ! Sinon, gare à l'écueil de "la yadjouz". De la sorte, l'APC d'Alger-Centre s'est d'ores et déjà astreinte aux travaux préliminaires de récupération d'un patrimoine qu'elle n'aurait jamais dû perdre. À ce sujet, un fichier d'inventaire du patrimoine de salles de cinéma d'Alger-Centre, dont Liberté détient une copie, a été établi à l'effet d'identifier la nature juridique de chaque salle, où il ressort cinq salles biens communaux, cédées à titre locatif au privé, dont la salle des fêtes El-Djamel à Soustara, Baghdad (ex-Monaco), Chihab (ex-Olympia), El-Hilal (ex-Triomphe), El-Hayet (ex-Midi-Minuit). Outre cela, on en dénombre deux biens privés, dont Sindbad (ex-Lux) et le Dounyazad, qui demeurent fermés à l'instar des salles le Marivaux à la rue Chaïb-Ahmed (ex-Tanger), le Paris et le Capri à la rue Hamani (ex-Charras), qui fut abandonné par le département ministériel de l'enseignement supérieur après que l'ancien Vox fut transformé en amphithéâtre. Louhal N.