Le projet de réalisation de la double voie ferrée électrifiée Thénia - Bordj Bou-Arréridj, du moins son tronçon qui traverse la wilaya de Bouira sur une distance de plus de 85 km, est en phase de (ré) étude de réalisation, a indiqué le ministre des Travaux publics et des Transports, M. Boudjemaâ Talaï. Ce dernier, interrogé par Liberté sur le devenir de ce projet, a souligné le fait que depuis sa première inscription en 2007 "beaucoup d'eau a coulé sous les ponts" et qu'actuellement le dossier d'étude et réalisation, est au niveau de son département. Même si Talaï ne l'a pas clairement énoncé, ce projet tant attendu par les usagers, connaît un retour à la case départ, 10 ans après son inscription. En 2013 déjà, l'entreprise chinoise CGECC avait exigé de l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Ansrif) de réévaluer ou plus exactement de déplafonner le montant alloué à ce projet, lequel était de l'ordre de 1,7 milliard d'euros. À l'époque, les responsables de l'Ansrif avait nié tout contentieux financier, se contentant de déclarer que le projet était "en cours", alors qu'il était tout bonnement à l'arrêt. Désormais et à travers les propos de Talaï, il est clair que le projet va être réévalué. À titre indicatif, ce projet concerne la modernisation de la voie ferrée devant relier la ville de Thénia (Boumerdès) à celle d'Oued Aïssi (Tizi Ouzou) et celle qui devra rattacher Thénia et Bordj Bou-Arréridj en passant par Bouira. Ce projet, qualifié de structurant, est pris en charge par deux entreprises étrangères, à savoir les Chinois de CCECC et les Turcs d'Ozgun. Outre l'aspect financier de cette ligne de chemin de fer, un autre écueil subsiste, celui relatif aux sempiternelles oppositions des citoyens. En effet, des propriétaires terriens de la région avaient, pendant plusieurs années, refusé de céder ces terres agricoles, ainsi que la démolition des dizaines de demeures, dont des villas, "à moindre frais". Ainsi, plus de 250 hectares de terres arables, notamment les parcelles d'Oued Sahel à M'chedallah, risquent de disparaître et leurs propriétaires réclament des indemnisations conséquentes. Autrement dit, le train reliant Thénia à Bordj Bou-Arréridj ne sifflera pas de sitôt. R. B.