Conséquence des récentes intempéries, la ligne ferroviaire reliant Annaba à la frontière tunisienne, d'une part, et aux sites miniers de l'Ouenza et de Djebel Onk, d'autre part, est coupée sur plusieurs kilomètres, à hauteur de la gare SNTF de Medjez-Sfa, à cause d'un affaissement important de terrain. L'interruption du trafic ferroviaire, qui touche directement les complexes industriels de Mittal Steel (ex-Ispat) El-Hadjar et d'Asmidal Annaba, principaux usagers de la ligne minière citée, pour leur approvisionnement en matière première, est ressentie avec beaucoup d'appréhension par la population de toute la région. Premier contrecoup et non des moindres de ce qui est déjà considéré comme une catastrophe dans les milieux intéressés à Annaba, notamment, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar a enregistré un ralentissement de ses activités, pour ne pas tomber en rupture de stock de minerai et éviter que le haut-fourneau s'arrête. Nous apprenons à ce propos que les travailleurs de certaines structures annexes de l'usine seront en congé franc, pendant dix jours à compter d'aujourd'hui. Il faut savoir que le complexe sidérurgique est tributaire, à hauteur de 80%, de la SNTF, sur la ligne touchée par l'affaissement de terrain. Une moyenne de 4 rames de 25 wagons chacune, pour le transport de 6 400 tonnes de minerai de fer par jour, est en effet assurée par le rail et il est impensable, dans l'immédiat, de préconiser un autre moyen d'approvisionnement de l'aciérie. La situation est tout aussi dramatique pour la compagnie de chemin de fer, qui doit y faire face, dans les meilleurs délais, et avec des moyens relativement faibles par rapport au sinistre. L'affaissement de terrain, qui a endommagé totalement, par endroits, la voie ferrée, s'est en effet produit dans une zone au relief très accidenté et difficile d'accès. Il a été fait appel à une entreprise spécialisée dans la réparation des voies ferrées, laquelle a, d'ores et déjà, pris les choses en main, nous indique-t-on auprès de la direction générale de la SNTF. Selon un responsable de cette société, il faudra pas moins de 1 000 m3 d'enrochement pour combler la zone endommagée par les intempéries. La préoccupation de l'heure serait la mise en place d'un ouvrage de consolidation qui pourrait être confiée à l'Enoag, une entreprise publique spécialisée dans la construction des ponts, notamment. Au sein de la corporation des cheminots, qui est très importante à Annaba et à Souk-Ahras, la psychose s'est installée et on s'attend à une réduction des effectifs parmi les employés des services de traction et d'exploitation. Cette mesure pourrait se concrétiser, nous explique-t-on, par des mises en congé durant la période des travaux de réfection du tronçon en question. En attendant le retour à la normale du trafic ferroviaire, chacune des entreprises concernées par la vie du rail devra trouver le palliatif idoine, pour ne pas souffrir davantage de la rupture de trafic signalée. A. A.