Une quinzaine de syndicalistes de la wilaya de Béjaïa a été interpellée, hier, lors du rassemblement de l'intersyndicale, empêché par les forces de l'ordre. Selon le coordinateur de wilaya du Cnapest, Slimane Zenati, lui-même arrêté, tous les syndicalistes appréhendés ont été relâchés après leur audition. En revanche, le taux de suivi de la grève a été diversement apprécié dans le secteur de l'éducation. En effet, pour l'Académie, le taux de suivi est de moins de 10%. Une baisse expliquée par la visite, jeudi dernier, de Mme Benghabrit dans la région où elle a annoncé des ponctions sur salaire. Pour les syndicats, "la grève a été suivie massivement. Plus de 80% est le taux de suivi dans l'éducation, selon nos estimations". La grève de l'intersyndicale a été fortement suivie à Bouira. Sont concernés : le secteur de l'éducation, les vétérinaires de la Fonction publique et les travailleurs de la DFP. Hier, certains enseignants des collèges et écoles primaires ont débrayé en signe de solidarité avec leurs camarades réprimés la veille lors du rassemblement d'Alger. Selon le coordinateur local du Cnapeste, Djamel Benyoucef, la grève a été "massivement suivie". Les 54 lycées où est présent ce syndicat ont été paralysés. Sur 125 CEM, 90 ont adhéré au mot d'ordre de grève. Quant aux écoles primaires, le taux de suivi, selon notre interlocuteur, est historique ; plus de 200 écoles ont débrayé. M. Benyoucef évoque une "forte mobilisation" par rapport à la première action de l'intersyndicale. Pour sa part, le représentant de l'Unpef avance un taux de suivi de 78,10%. À Tizi Ouzou, le taux de suivi de la grève a été diversement apprécié. D'un côté, les représentants des syndicats se déclarent satisfaits de l'adhésion des travailleurs aux sit-in de protestation sur les lieux de travail, et de l'autre, les responsables des administrations estiment que le débrayage n'aura pas eu d'impact sur le fonctionnement des différents services administratifs. Les représentants syndicaux annoncent ainsi un taux de suivi de 70%. Toutefois, des services administratifs ont fonctionné normalement, a-t-on constaté.
Les enseignants se remobilisent à Oran Hier matin, les réactions étaient partout les mêmes, que ce soit du côté de l'intersyndicale que nous avons contactée, ou d'enseignants réagissant individuellement avec pour maître-mot la "remobilisation". Et pour cause, comme dira un enseignant à quelques années de la retraite : "Nous avons été choqués en voyant les vidéos de la répression de nos collègues, un état de siège et des arrestations pour nous réprimer et nous faire taire ! Le gouvernement est irresponsable, c'est fini, il n'y aura plus de confiance." Du côté du CLA, son porte-parole local, B. Hakem, reviendra sur les événements d'Alger, et nous déclare que "ce qui s'est passé hier est grandiose, et malgré l'état de siège autour du Parlement, des députés nous ont rejoints ainsi que des collègues venus de partout y compris de simples citoyens". Et de poursuivre qu'"aujourd'hui, la conséquence est que les enseignants sont déterminés. Il y a une remobilisation, et des collègues qui n'avaient pas fait grève précédemment nous ont rejoints, et si le gouvernement maintient sa position, il va y avoir une répercussion, y compris sur les prochaines élections", affirme d'un ton déterminé notre interlocuteur. Pour Rabah, enseignant affilié au Snapest au lycée Castor, "il y a, incontestablement, un nouveau souffle qui a été donné à la mobilisation des enseignants. Nous n'avons pas encore, à la mi-journée, les statistiques, mais de nombreux enseignants nous ont rejoints pour la première fois dans la grève, je peux vous l'assurer". L'autre conséquence de l'action d'Alger, c'est que désormais, les enseignants et les syndicats de l'éducation comptent bien replacer leurs protestations dans un contexte plus global, et nombreux parmi eux évoquent les augmentations de la TVA qui ne passent pas, aggravant la rupture avec les dirigeants. Participation mitigée à l'Est Le durcissement prôné cette semaine par les syndicats autonomes de l'éducation nationale n'a pas été suivi à la lettre par les enseignants dans la majorité des wilayas de l'Est. À Guelma, contrairement aux deux précédents arrêts de travail, les établissements scolaires n'ont pas été paralysés et seuls des cas isolés ont persisté dans ce mouvement national. Hier, les élèves ont, dans leur majorité, pris part aux cours dispensés par leurs enseignants qui ont appris que des ponctions sur salaire ont été opérées à l'encontre des grévistes. À Annaba, le mouvement a été suivi par les 4 syndicats du secteur de l'éducation, avec un taux de 50% au primaire, 65% au moyen et 75% au secondaire, selon le Cnapest. À Skikda, la grève a connu un net recul de l'avis même de M. A. Hamrouche, SG local du Cnapeste, surtout dans le primaire et le moyen avec respectivement 10% et 40%. Cependant, il fera remarquer que la plupart des lycées étaient paralysés même si le taux d'adhésion au niveau de ce palier ne dépasse pas les 65%. Enfin, le taux de participation au niveau des trois paliers communiqué par la direction de l'éducation est de 5,48%. Dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, la grève de l'intersyndicale a touché, hier, le secteur de l'éducation, seulement, avec un taux de 9,91%. Synthèse correspondants