Construction du barrage du grand Inga en RDC : Alimenter en électricité la moitié de l'Afrique La République démocratique du Congo ira-t-elle jusqu'au bout de la construction du plus grand barrage hydro-électrique du monde, le barrage du Grand Inga, deux fois plus puissant que le barrage chinois des Trois Gorges. Ce projet vieux de plusieurs décennies avait repris forme grâce à un don de 73,1 millions de dollars (67 millions d'euros) de l'Association internationale de développement (Banque mondiale) pour mener à bien les études. Mais "l'immixtion" du président Joseph Kabila dans la gestion de ce don risque d'éloigner d'autres investisseurs pendant que la Banque mondiale a suspendu son aide, une décision "prise à la suite du choix du gouvernement de RDC d'orienter le projet dans une direction différente de ce qui avait été convenu en 2014". Au plan technique ce projet baptisé Inga 3 vise à installer un gigantesque complexe de 40 000 MW. Il pourra alors fournir de l'électricité à la moitié de notre continent. Pour ce faire, les eaux du grand fleuve (Congo) seront détournées pour remplir un réservoir de 15 km2 et alimenter des turbines pour produire de l'électricité. Pour suppléer au retrait de la Banque mondiale deux opérateurs, China Three Gorges Corporation et un consortium d'entreprises espagnoles sont en lice. Le coût total du projet est de 14 milliards de dollars et la Banque mondiale avait recommandé la création d'une agence indépendante pour la réalisation de cette gigantesque infrastructure. Cette agence avait été effectivement créée mais elle est mise sous l'autorité directe du chef de l'Etat. Autre problème, les études d'impact social et environnemental seront-elles conduites de manière autonome avec ce retrait ? Plusieurs ONG hostiles à cette réalisation estiment qu'on n'a pas le droit de construire "le plus grand barrage du monde dans le pays le plus instable du monde". Election de Donald Trump : Les Etats industriels et charbonniers ont-ils fait la différence ? Durant la campagne électorale de l'élection présidentielle américaine qui a opposé la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, les observateurs tablaient sur le facteur sexiste (féminin) ou ethnique (hispanique) pour départager les deux candidats. Il semble que ce qui a été le plus déterminant est ailleurs. "Parmi les Etats qui ont penché en faveur du candidat républicain et ont finalement fait la différence, il y a ainsi ceux de la "Rust Belt" (ou "ceinture de rouille"), comme le Michigan, l'Ohio et en partie le Wisconsin, qui ont vu leur industrie lourde s'écrouler au fil des dernières décennies", notait Fannie Rascle (Novethic). C'est le cas aussi des Etats charbonniers qui ont également basculé en faveur de Donald Trump (Pennsylvanie et Virginie occidentale). Dans ces Etats, Trump a mené une campagne dans laquelle il promettait de rendre leur travail aux ouvriers du charbon et Hillary Clinton expliquait comment elle comptait financer une reconversion partielle vers les énergies renouvelables pour créer de l'emploi. Sur les conséquences des changements climatiques, il semble que les électeurs américains restent éloignés du discours "des élites environnementales". La Louisiane, régulièrement en proie à des inondations dont les dernières se sont produites au mois d'août dernier, a voté à 58% pour Trump et la Floride qui subit déjà la montée des eaux, a basculé au profit du candidat républicain. Fermeture des centrales à charbon : La Finlande pourrait être le premier pays à passer à l'acte La Finlande a annoncé son intention de fermer sa dernière centrale à charbon avant 2030. Le pays a investi lourdement dans les énergies renouvelables (40,1%) et le nucléaire (32,8%) et, la part du fossile (26,8% dont 7% de charbon) dans son mix énergétique dans la production d'électricité est déjà continuellement déclinante. L'année dernière, le Royaume-Uni, avant le Brexit avait promis une telle sortie pour 2025. D'autres pays comme le Canada (2030), le Danemark (2050) envisagent la disparition complète des sources d'énergie fossile. Si le charbon est la source d'énergie fossile qui pollue le plus, elle reste la seconde source d'énergie dans le monde après le pétrole, selon les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (EIA, en mai 2016). Son utilisation a augmenté ces dernières années et devrait, toujours selon l'EIA, continuer à le faire jusque vers 2040. R. S.