Le doc Sonita et la fiction I, Daniel Blake ont reçu le "Grand Prix du jury" et "le Prix du public", lors de cette édition du Fica, dédiée à Fidel Castro, qui s'est tenue du 1er au 8 décembre derniers, à la salle El-Mougar. L'événement cinématographique le plus intéressant à Alger, a pris fin, jeudi, dans la soirée, à la salle El-Mougar, où un public fort nombreux est venu assister à la projection hors compétition du film brésilien Le professeur de violon. Mais, aussi pour connaître les grands lauréats du 7e Festival international du cinéma d'Alger (dédié au film engagé). Cette édition, dédiée à Fidel Castro, s'est tenue du 1er au 8 décembre, et a vu la participation de 17 films en compétition dans les catégories documentaires et fictions. Pour cette année, les jurys ont eu du mal à départager les œuvres proposées pour leur qualité et l'engagement de leurs réalisateurs. Ces derniers, chacun à sa manière et selon ses moyens, ont tenté de dénoncer les fléaux de sa société ou ceux des autres contrées, et ce, pour questionner le public ou alors de proposer un nouveau regard sur une frange du monde stigmatisée pour sa culture et ses coutumes. Parmi ces œuvres, on retrouve Soy Nero, un film mexicain sur la situation des immigrants clandestins aux USA. On peut citer également Les derniers hommes éléphants, un doc qui pointe du doigt la déforestation au Cambodge, qui a provoqué l'extinction des éléphants. Un animal sacré pour ses habitants. Par ailleurs, l'une des œuvres les plus marquantes de cette édition, est le doc Sonita de Rokhsareh Ghaem Maghami, qui a suivi la jeune réfugiée afghane en Iran, dans son quotidien. Sonita, déterminée à bosser dans la musique, tente par tous les moyens de réussir dans cet univers, alors qu'en Iran, les femmes sont privées de leurs droits et du libre arbitre. Ce petit bijou, a raflé deux prix lors de ce Fica : le "Grand Prix du jury", et le "Prix du public". Sur cette distinction, l'artiste Denis Martinez, membre du jury doc, a indiqué : "Nous avons visionné 9 films, certains nous ont passionnés et d'autres nous ont questionnés. Nous avons eu un large panorama de débats, des combats, et des tragédies." Et de renchérir : "Dans le doc Sonita, nous avons été particulièrement touchés par le parcours fragile et courageux de la personne qu'il présente, l'éclairage qu'il nous donne sur les conditions des réfugiés. La mise en valeur et le recours à la musique et au chant comme empreints de contestation et d'émancipation. L'engagement de l'auteure qui n'hésite pas à s'impliquer jusqu'à dépasser les frontières narratives." Quant au prix "Mention spéciale du jury", les votants ont remis deux distinctions : la "1re mention" a été attribuée à Atentanamente de la Colombienne Rodriguez Triana quant à la "2e mention spéciale", elle a été décernée au doc Héros invisibles. Les Afro-Américains pendant la guerre civile espagnole des réalisateurs Alfonso Domnigo et Jordi Torrent. Pour le "Prix du jury", il a été remis à Fuoccoammare, par-delà Lampedusa de l'Italien Gianfranco Rosi. Concernant, le deuxième Prix du public, il a été décerné au film Finding Fela, d'Alex Gibney. Cette œuvre raconte le parcours de Fela Kuti, inventeur de l'Afrobeat, qui, durant toute sa vie, s'est servi de sa "musique comme une arme" contre la dictature et la corruption au Nigeria, durant les années 70. Pour la catégorie fiction, le réalisateur anglais Ken Loach, a reçu deux prix, le "Grand Prix du jury" et le "Prix du public" pour son œuvre I, Daniel Blake (Palme d'or 2016). Dans cette catégorie, le "Prix mention spéciale du jury" est revenu à Moi, Noujoum, 10 ans et divorcée de la Yéménite Khadidja Al-Salami. Le deuxième Prix du public a été attribué au film aux six Oscars Spotlight de Tom McCarthy. Avant la projection du dernier film de cette 7e édition, le Fica a rendu hommage à Djamila Sahraoui, une réalisatrice algérienne de talent, qui, à travers ses œuvres, s'est engagée à dénoncer la condition féminine en Algérie, et les différents problèmes de sa société. Très touchée par cet hommage, elle a précisé : "Je suis engagée, le premier cri que j'ai poussé à la naissance : je veux mes droits. Je suis ravie de cet honneur que me fait ce festival. J'ai été honorée partout dans le monde, mais cela fait chaud au cœur d'être aimée dans son pays." Hana Menasria