Un conseil national sur fond de crise Les membres du conseil national ont débattu hier le bilan de l'actuelle mandature des parlementaires du FFS. Malgré un climat politique délétère, le silence était hier de marbre à propos de l'exclusion de l'un des cinq membres du présidium élu sur une liste fermée au cinquième congrès du parti. Ce fait récent semble être évacué de l'ordre du jour de la session ordinaire du conseil national. Sur fond de crise liée à la radiation du parti du Dr Rachid Halet, membre de l'instance présidentielle, survenue mardi dernier, les quelque 190 membres du conseil national, devront entériner, aujourd'hui, à l'occasion de la deuxième journée de la session ordinaire du conseil national, la décision de participation du FFS aux prochaines législatives, prévues en avril 2017. Officiellement, l'ordre du jour de la première journée se limite aux discussions autour du bilan de l'actuelle mandature qui tire à sa fin et la situation politique générale du pays. Les représentants de médias qui se sont déplacés au siège du parti sont retournés bredouilles, aucune allocution d'ouverture des travaux de la session, n'a été prononcée par les responsables du parti. Tout en niant qu'il y ait une quelconque crise qui couve au sein du parti, le premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa, s'est contenté de déclarer lors de son laconique point de presse improvisé que «tout va bien au FFS». «On est encore fidèle aux principes fondamentaux et les premiers objectifs tracés par le moudjahid Hocine Ait Ahmed», a-t-il indiqué. Le premier secrétaire du FFS a rappelé que «les débats lors de la session ordinaire du conseil national tenue à huis clos seront axés notamment sur la question de participation du parti aux prochaines élections législatives». «Le débat sera libre et démocratique», a-t-il ajouté. Le conseil national ainsi que la commission de discipline seraient divisés entre les opposants à la décision prononcée à l'égard du Dr Halet. Il est probable que les opposants à cette mesure réussiront à imposer d'introduire cette questions à l'ordre du jour. Le premier secrétaire national du parti a promis de répondre aux question des journalistes lors de sa conférence de presse qui se tiendra aujourd'hui. Certains membres de conseil national approchés hier, s'inquiètent de l'impact de cette exclusion sur la cohésion et l'avenir du parti, tandis que d'autres reprochent au Dr Halet son «entêtement» et son «autoritarisme». «Ce dernier exclu en vertu de l'article 88 du règlement intérieur pourrait être réintégré au parti», ont souligné hier, quelques militants du parti. «Très estimé et considéré au sein du parti, Rachid Halet, une autorité morale et une valeur intellectuelle au FFS, a divorcé avec l'instance présidentielle depuis plusieurs mois. Il ne participait plus aux réunions de cette instance. Il avait même donné procuration à Mohand Amokrane Cherifi lors de quelques réunions de ladite instance.» Certains élus du FFS reprochent à Halet de vouloir délibérément jeter l'éponge car, disent-ils «avant sa radiation en contumace, la majorité des 11 membres de la commission de discipline étaient contre son exclusion, en lui trouvant des circonstances atténuantes». Les partisans de l'exclusion de Halet, lui tiennent «rigueur notamment par rapport à son témoignage sur la rencontre entre le ministre de la Défense Khaled Nezzar et le défunt Hocine Ait Ahmed, en 1992, où Halet avait souligné le flou au sujet du poste qu'aurait proposé Khaled Nezzar au fondateur et leader historique du FFS». Mardi dernier, Dr Rachid Halet a été exclu du parti par la commission nationale de médiation et de règlement des conflits du FFS. Rachid Halet avait dénoncé le jour-même un putsch mené par certains membres de l'instance présidentielle. Ce que recherchent ces putschistes, a-t-il accusé «c'est de contrôler les échéances électorales à venir, nationales et locales (...) assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat en 2019». «Ils recherchent un reprofilage du parti en vue d'un rapprochement probable avec certains segments du pouvoir.» «Malgré leurs dénégations, les missions de MM.Tamadartaza et Chabati sont symptomatiques et révélatrices. Personne n'a la naïveté de croire que ces cadres ont pu agir sans avoir recueilli l'accord de certains parmi les putschistes. Sinon, comment comprendre qu'un sénateur du FFS puisse se rendre impunément au siège de l'Otan dans une mission officielle du Parlement, vu la position critique et constante du FFS à l'égard de l'Otan», avait-il conclu.