En réaction au décès du journaliste Mohamed Tamalt, Amnesty International (AI) appelle "les autorités algériennes à ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort du journaliste". AI a rappelé qu'elle avait "exhorté les autorités algériennes à le libérer immédiatement et sans condition et de veiller à ce que sa condamnation soit annulée", expliquant qu'en ce qui concerne les infractions au Code pénal dont il avait été déclaré coupable, l'ONG estime que "les actions en justice visant à protéger la réputation de personnalités publiques ou d'inconnus doivent relever d'une procédure civile et non pénale". Pour Atmane Mazouz, chargé de communication au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), "il est important de savoir qu'elles sont les raisons et les circonstances de la disparition du journaliste", ajoutant que l'emprisonnement des journaliste pour leurs opinions "doit cesser". M. Mazouz a souligné que cette disparition, alors que nous venons de célébrer la Journée internationale des droits de l'Homme, "vient nous rappeler que le chemin des libertés est encore long dans ce pays qui ne cesse les atteintes contre la liberté d'expression". Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, a estimé dans une publication sur sa page facebook, qu'en "ce triste lendemain de la Journée des droits de l'Homme, un journaliste vient de décéder des suites de maltraitance lors de sa grève de la faim". M. Djilali a ajouté, par ailleurs, qu'au lieu "de juger les voleurs et les prédateurs du pays, ce pouvoir assassine les innocents". De son côté, le MSP a appelé les autorités "à éclairer l'opinion publique sur cette affaire", avant d'estimer qu'"on ne peut se taire sur des atteintes aux libertés au lendemain de la célébration de la Journée des droits de l'homme". Me Salah Dabouz, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, (Laddh) a estimé que le décès du journaliste Tamalt des suites d'une grève de la faim qu'il a entamée pour contester son emprisonnement prouve que "nous avons un grand problème de justice", dû, selon lui, "à l'instrumentalisation de cette institution". Me Dabouz considère que la détention d'un citoyen pour avoir exprimé un avis sur des personnalités publiques sur le web "est plus que condamnable", car "la liberté d'expression doit être garantie et respectée". Le président de la Laddh a souligné que Mohamed Tamalt a été jugé selon la nouvelle procédure consistant en la comparution directe, relevant que les dégâts que cela provoque sont sans limite, du fait, explique-t-il, que la justice "ne prend pas le temps nécessaire pour l'instruction et l'expertise". Pour Reporters sans frontières (RSF), le décès de Tamalt "est un choc profond". RSF a souligné que le défunt était "critique à l'égard des autorités algériennes", et "exprimait sur son blog ses opinions politiques et diffusait informations et commentaires à caractère provocateur". "Cette nouvelle est un véritable coup de massue pour tous ceux qui défendent la liberté d'informer en Algérie", a ajouté Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières (RSF). M. Mouloudj